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Ces signes précurseurs de l'AVC

Publié le 23 mai 2013 par Dary

Les petits accidents ischémiques transitoires ne doivent pas être négligés car ils peuvent être annonciateurs de troubles plus graves.

Ces signes précurseurs de l'AVC

«Ces incidents sans gravité apparente car ils disparaissent très vite ne doivent pas être ignorés, rappelle le Pr Didier Leys, chef de service de l'unité neurovasculaire du CHU de Lille. Ils doivent au contraire être pris très au sérieux car ils annoncent souvent un accident vasculaire avec des conséquences potentiellement très graves, qu'il est possible d'éviter par une prise en charge en urgence.» Les accidents ischémiques transitoires (AIT) conduisent en effet à un accident vasculaire cérébral (AVC), ou infarctus cérébral (IC), la semaine qui suit pour 10 % des patients, et, pour la moitié de ces derniers, dans les 48 heures. Il faut donc intervenir très vite pour éviter l'AVC, qui peut être mortel ou laisser des séquelles graves.

La France a mis en place un protocole d'intervention d'urgence pour que les patients aient, le plus rapidement possible, accès à un service spécialisé. Si la prise en charge des 30.000 AIT annuels est désormais globalement satisfaisante, certaines régions souffrent encore d'un accès insuffisant à l'IRM, pourtant crucial dans cette situation. L'AIT se définit en effet comme un trouble neurologique d'origine ischémique qui dure peu de temps, généralement moins d'une heure, sans lésion céré­brale ischémique à l'imagerie.

Ces signes précurseurs de l'AVC

L'AIT se produit lorsqu'un caillot libéré dans le sang voyage jusqu'au cerveau et y bloque momentanément la circulation sanguine. Cette ischémie transitoire provoque des signes neurologiques qui régressent lorsque le caillot disparaît, sans laisser de séquelles dans le cerveau. Lors d'un AVC constitué, le caillot reste en place et la circulation sanguine est interrompue assez longtemps pour provoquer des déficits neurologiques plus durables, parfois définitifs. Il existe une situation intermédiaire où les signes neurologiques semblent avoir disparu mais où l'imagerie cérébrale révèle une petite lésion isché­mique dans le cerveau: c'est un AVC mineur, qui sera traité comme un AVC constitué.

Réagir rapidement

Les signes neurologiques qui doivent alerter les patients et leur entourage se distinguent par deux critères importants: ils apparaissent de manière brutale et disparaissent rapidement. Il peut s'agir d'une difficulté à bouger un membre ou deux membres du même côté et/ou un côté du visage, des difficultés à articuler ou à trouver ses mots, la perte de vision d'un seul œil, des sensations de fourmillements, d'engourdissement sur un seul côté du corps, des vertiges.

«Se réveiller avec un bras engourdi par une mauvaise position ne ressemble pas à cette situation, par exemple, souligne le Pr Vincent Larrue, chef du service neurovasculaire de l'hôpital Rangueil au CHU de Toulouse.

C'est la brutalité des signes, et leur régression rapide, qui doit conduire les patients à réagir très vite.» Mauvais réflexe: se dire que les signes ont disparu, que ce n'est pas grave et qu'il suffit d'appeler son médecin dans les jours qui viennent. Bon réflexe: appeler tout de suite le 15 pour être dirigé vers les urgences neurovasculaires les plus proches ou un service neurologique spécialisé et équipé pour les urgences. Cet appel au 15 est d'ailleurs ce que recommandera le médecin généraliste s'il est prévenu en premier. Il est particulièrement utile de bien pouvoir décrire les signes, le moment de leur apparition et de leur disparition pour permettre aux médecins d'orienter très vite le patient.

À l'arrivée dans le service spécialisé, si les signes correspondent apparemment à un AIT, les médecins vérifieront en premier lieu grâce à une IRM si l'incident est bien terminé et s'il n'est pas lié à une hémorragie cérébrale. «S'il n'y a pas d'IRM, un scanner permet de vérifier l'absence d'hémorragie, une information indispensable avant de mettre en place immédiatement le premier élément du traitement: l'aspirine», rappelle le Pr Didier Dormont, chef du service de neurologie diagnostique et fonctionnelle de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. L'aspirine, ou dans certains cas un autre antiagrégant, permet de prévenir la survenue immédiate et à long terme d'un véritable AVC.

D'autres examens vont alors être mis en route pour déterminer l'origine du caillot et éviter de nouveaux incidents à moyen et long terme en s'attaquant à la cause du problème. Dans 60 à 70 % des cas, c'est une sténose carotidienne(voir nos éditions du 4 mars 2013) qui doit être prise en charge. Des troubles du rythme(voir nos éditions du 17 décembre 2012) peuvent également être en cause, notamment chez les patients les plus âgés. Dans tous les cas, la survenue d'un AIT est l'occasion de faire un bilan cardio-vasculaire et d'identifier tous les facteurs de risque pour une prise en charge efficace à long terme.


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