Jacques Séguéla est un publicitaire français et l’actuel vice-président du groupe Havas. A 78 ans, il a créé ou participé à plus de 1000 campagnes, dont 20 Présidentielles. Le 15 mai dernier, Jacques a sorti son 27ème livre, « Merde à la déprime », où il dénonce la morosité dans laquelle s’enfonce le pays et où il tente d’éveiller les consciences en refusant le mot déprime. « Nous ne sommes jamais aussi fort que lorsque, acculés nous déclenchons notre instinct de survie. C’est la déprime… Merci la déprime ». A nous de valoriser nos forces et de croire en notre créativité. En attendant de voir le monde sourire de nouveau, Jacques Séguéla répond au questionnaire de la Grande Dépression. Merci à lui.
http://www.jacques-seguela.com
(« Merde à la déprime » – éditions Jean-Claude Gawsewitch)
Le ou les morceau(x) où vous aimez noyer votre chagrin ?
Mes peines sont rares. J’essaye de rayer les déconvenues de ma vie, hors des chagrins affectifs que je soigne en silence. Mais s’il faut faire un choix : « My Way ». Frankie est mon idole depuis toujours et pour toujours.
La dernière fois que vous avez pleuré ?
Je pleure devant les films, très rarement devant les hommes. N’y voyez pas un geste d’orgueil mais plutôt de sensiblerie à fleur de peau.
Selon vous, la déprime est-elle source de création ?
La création naît de la révolte plus que de l’insouciance, des freins plus que des accélérations de la vie. Mais la déprime affaiblit tout ce qu’elle touche. Les idées n’échappent pas à la règle.
Votre artiste dépressif(ve) préferé(e)?
Je n’aime que les artistes joyeux « Prenez garde à la tristesse, disait Flaubert, c’est un vice ».
Un film qui vous file le bourdon à chaque fois ?
« Le voyage au bout de l’enfer » de Michael Cimino. Quelle connerie cette inutile guerre du Vietnam qui a déraciné une génération américaine.
Quel livre, film, disque ou artiste, utilisez-vous comme balise de détresse, pour vous sauver ?
La vieillesse commence lorsque les regrets l’emportent sur les rêves. Je me réfugie dans mes rêves.