Quel homme ce Eric. Aussi radical que pertinent dans ses positions, il me dépeint la scène New yorkaise entre deux gorgés de Kronenbourg. Il reproche à la ville, certes foisonnante, d’être « over-expensive ». Sur un coin de table, il m’étale l’addition d’une soirée à New York : 30$ à 50$ à la porte. 10$ par drink. Le calcul est vite fait : 100$ pour « s’évader » dans sa propre ville, « 300$ if you want to bring a date ». Ne jamais inviter de nana en club à NYC. Merci du conseil Eric.
Pas de concession non plus sur la tendance cirque/cabaret, classique du monde du spectacle et qui flirt de plus en plus souvent avec les musiques électroniques. Les déguisements, les spectacles d’effeuillages ou les cracheurs de feu l’indisposent. « Quand je vois ces mecs, j’essaye juste de leur dire « ce truc, la musique, c’est sérieux. C’est spirituel, c’est pas une putain de blague absurde ou le cirque du coin ». Du Katerholzig au warehouse Newyorkaise, la vague bohémienne ne le convainc pas. Et puis on ne rate pas une occasion de se moquer gentiment des soirées où des mecs font des formes ridicules avec des bracelets fluos et appellent ça « performance artistique ». Merci pour la critique (et la rigolade, Eric).
Dernier postulat, la cohésion. Les faux semblant de Soul Clap, qui pour se donner un air « smart » passe du tout au tout dans leurs sets le font rire. Une remarque qu’il n’hésite pas à leur faire régulièrement : l’un des membres étant un ami du quartier. Il n’épargne pas non plus le grand Theo Parrish. Il fait parti de ces djs qui ne plaisantent pas avec la cohérence de leurs sets. Pour y arriver, une confiance en soi et en ses disques inébranlable, ni plus ni moins. Il nous le démontrera deux heures après avoir terminé ce Cantal Burger.
SINA – Warming up @ THE SOUL, 04.05.2012 – Machine du Moulin Rouge