Un choix discutable, absolument personnel, de la part de Berlusconi. En effet, Allegri a toujours atteint les objectifs fixés par la société. L’entraineur a été soutenu jusqu’au bout par Galliani, son plus fidèle allié, mais aussi de nombreux autres dirigeants tels que Braida et même Barbara Berlusconi. Tous les membres de l’effectif militaient également pour la confirmation d’Allegri, plus particulièrement les jeunes qu’il a su parfaitement gérer et lancer au bon moment.
Paradoxalement, son départ survient au terme de sa « meilleure » saison en terme de rapport résultats / qualité d’effectif mais aussi en tenant compte des circonstances, c’est-à-dire les départs massifs de la saison passée. Allegri a eu la mission très difficile (et le rôle ingrat…) de tourner une page immense de l’histoire de Milan et d’assurer la transition (radicale) entre l’ancienne politique et le nouveau projet, en repartant de zéro et en relevant une équipe qui fonçait droit dans le mur. Il a su relever le défi avec les résultats qu’on connait.
Malgré cela, il a été sans cesse la cible de critiques, de la part des tifosi, de la presse et du président… qui a enchainé les déclarations déplacées et très mal venues jusqu’à la gaffe du limogeage de l’entraineur à travers une lettre lue par un journaliste à la télévision, ensuite maladroitement démentie par l’AC Milan mais reconfirmée par le journaliste en question… une preuve supplémentaire de la communication désastreuse (ou ridicule convient mieux?) de l’AC Milan. Bref, Berlusconi est le président et en tant que tel, il a le droit de choisir l’entraineur même si pour le coup, cela semble du masochisme et un caprice d’un président trop occupé pour suivre « son » Milan de près.
Pourquoi ne veut-il plus voir Allegri? Premièrement car ce n’est pas un entraineur qu’il a personnellement choisi (suggestion de Galliani). Deuxièmement, il lui reproche l’élimination face au Barça cette saison et le fait d’avoir « jeté » le Scudetto la saison passée. Il n’est pas satisfait des résultats car pour lui, la 3° place n’est pas satisfaisante avec cet « effectif aussi fort que celui de Barcelone ». Troisièmement, il pense qu’Allegri ne comprend rien au foot, comme il l’a déclaré plusieurs fois et bien souvent publiquement. Mais d’une manière générale, Berlusconi pense être systématiquement meilleur que ses propres entraineurs et de ce fait, il n’avait pas épargné de critiques des grands entraineurs comme Sacchi, Capello ou encore Ancelotti, qui eux, avaient au moins la chance d’avoir une grande équipe…
Espérons que ce choix (courageux?) à conte-sens, ce caprice présidentiel (contre la volonté de Galliani, qui considère qu’il n’existe pas d’alternative crédible actuellement) ne se révèlera pas être une erreur monumentale. Surtout lorsqu’on connait le nom des prétendants au trône, apparemment incompatibles avec la volonté de viser des trophées dès la prochaine saison.
Merci Allegri et bon vent. Quoi qu’il en soit, Forza Milan car les hommes passent (les présidents y compris…) mais l’AC Milan reste.