Profitant de sa carte blanche à la pépinière, François Morel nous invite à la fin du monde. Un spectacle qui retrace la vie avec ses déceptions, ses espoirs, ses attentes et ses incompréhensions. Au travers d’une galerie de personnages riches et variés, nous découvrons notre réalité interprétée par un François Morel tour à tour captivant, touchant et percutant.
Un long dimanche de fin des temps
Alors que la lumière se tamise, c’est Anna Karina qui donne le « la ». »Je sais pas quoi faire, qu’est ce que je peux faire ? » une phrase répétée inlassablement sur l’écran qui borde la scène. À cette litanie, François Morel répond, impérial: Profite !
Virevoltant d’un personnage à l’autre avec une folle aisance, il incarne chacun d’entre eux avec force et conviction. La vie d’une vieille femme qui n’a que Sheila à qui se confier est drôle à en pleurer, mais l’émotion jamais loin, nous rappelle à la détresse d’une âme solitaire.
Cette alternance est le point d’orgue du spectacle. Au cours de cette valse où l’on croise le bonheur d’un amour imaginaire quand il n’est pas impossible, ou la persévérance d’un artiste au rendez-vous manqué, les fous rires sont légions, les coups de coeur tout autant.
La poésie des instants racontés trouve en chacun un écho particulier, une douce nostalgie que l’artiste distille avec une justesse et un équilibre digne d’un funambule, n’en déplaise à ce jeune garçon qui déteste tant le cirque. Accompagnée sur scène d’un piano aux accords mélodieux, la vidéo, discrète, illustre les décors du métro au ciel étoilé de Bethléem avant de disparaître, figée dans le temps, façon cliché de polaroid.
La fin est rarement tentante, mais lorsqu’elle est orchestrée par un maître de cérémonie qui allie la poésie à l’amour des mots pour dire combien il aime la vie et ceux qui la font, alors tant pis si la fin est proche, on aura bien ri !
Je valide l’inscription de ce blog au service Paperblog sous le pseudo marcwillup