Extraits de cette conférence et de mes petites notes !
L'intervenant : Black Bazar en pièce. Quelle surprise qu'un texte écrit passe aussi bien à l'oral !?
AM : Cela fait deux ou trois ans que la pièce tourne. Modeste est même venu au Congo et à Los Angeles. Rennes, c'est pas loin de Nantes, là où j'ai fait mes études On venait toujours faire la fête à Rennes où il y a plus de possibilités.
Le groupe Black Bazar est un groupe que j'ai réuni. J'ai aussi réécri le texte pour l'adaption en film qui est en court.
L'intervenant : Votre roman "les lumières de Pointe Noire" semble très dirigé vers l'oral...
AM : Oui, mes textes sont liés à l'oralité car j'aime avant tout entendre. J'ai d'abord commencé par la poésie. Mes livres sont des romans avec des indications scéniques, des dialogues théâtraux entre personnages.
Il faut toujours aller voir dans les vestiaires de l'enfance, voir si les fondements sont toujours là, voir si la maison ne s'écroule pas. Je ne suis pas retourné au Congo pendant 15 ans. Je n'y suis allée que parce qu'invité par l'institut français. C'est là que j'ai appris à lire......
AM : .... J'ai lu les auteurs par ordre alphabéthique.... pour respecter le travail de la bibliothécaire. Car au Congo, on se disait que si les auteurs étaient classé par ordre alphébéthique, c'est qu'il y avait une raison, et ue rigueur incontournable. Il y avait donc beaucoup de monde devant les auteurs de lettre A. Et on empruntait Zola pour draguer les filles... Maintenant, je suis classé au milieu, mais au début des "M" !!!
L'intervenant : Le Congo Brazzaville est un pays littéraire ?
AM : Oui, au Congo, la littérature est un sport national. Tout le monde a un manuscrit. Nous sommes 4 milions, donc 4 millions d'écrivains ! Tout le monde est écrivain ! Chez nous, un footballer ne fait pas le poids face à un écrivain. Même le gouvernement a une jalousie envers les écrivains. Je suis fier du Congo Brazzaville pour ça, c'est un bastion de la langue Française. Quand on et arrivé en France, on a été déçus que l'on n'y parle pas la même langue que nous, avec le subjonctif de l'imparfait etc.... On s'est rendu compte que c'est en France qu'il faut défendre la langue Française, même à la télé....
L'intervenant : Votre prof de philo était très fier de vous...
AM : Oui, car il nous a appris la philosophie capitaliste dans un pays où l'on n'aurait du apprendre que la philosophie communiste. On courrait pour aller à ses cours.
L'intervenant : Comment vos livres sont accueilli au Congo où le jeu n'entrait pas dans la littérature ?
AM : Au Congo, il n'y a pas beaucoup de livres qui mettent en scène la réalité individuelle puisque nous étions en pays communiste. Il fallait être avalé par le sens commun.
Si je parle de ma famille, les Congolais on l'impression que je parle de la leur... et ils sont surpris que je garde encore tant de détails et de souvenirs...
A.M : Pointe Noire reste une ville "appartheid" avec les blancs et les noirs chacun de leur côté. Les blancs n'ont jamais été attaqués, ni enlevés ni quoique ce soit, car le Congolais ne veut pas hypothéquer sa chance ce venir un jour en France !
L'intervenant : Dans Pointe Noire, y a-t-il une volonté de retrouver l'âme du Congo et est ce pour cela d'ailleurs que vous y êtes rester un bon moment l'an dernier ?
AM : Oui, la réalité Congolaise est là mais elle évolue, j'aimerais qu'elle reste dans mes livres.
L'intervenant : Est-ce que le rêve de la France reste là ?
AM : Oh oui, c'est aussi le lien colonial qui veut cela. On a beau leur expliquer que la France n'est pas le Pérou, que tous les Français ne sont pas riches...
On se dit que la richesse est du côté du Franc CFA... C'est pour cela que sur les marchés, il y a les prix pour les blancs, et les prix pour les locaux
L'intervenant : Quand vous étiez enfant, vous rêviez de partir en Europe ?
AM : Oui, j'avais ce rêve, surtout habitant pas loin de la mer et à voir les bateaux partirs, ça donnait envie. Après le bac, on nous envoyait en Russie, en Roumanie....On avait tous les pin's aux effigies des dictateurs... Sur 200 élèves, 180 partaient dans les pays frères communistes. 20 partaient en France, mais c'était plus difficile, car il y avait le risque de redoubler etc... Alors qu'en pays communiste, on était sûr de ne pas redoublé, d'entrer au parti.... Moi, je voulais la France, donc je me suis arrangé pour être médiocre en siences et pour être bon en histoire, en géographie, en littérature pour aller en France, ce qui est considéré au Congo comme une punition.
L'intervenant : Ce livre est il un mémorial pour votre mère ?
AM : J'ai toujours voulu écrire un livre sur ma mère, mais le titre était déjà pris. Et puis, je me suis dit qu'en pensant à Pointe Noire, je pensais toujours à ma mère. C'est aussi un livre pour apprendre à aimer une ville : Pointe Noire du Congo Brazzaville
Effets de mains :