La baie est colorée par le soleil qui prépare son lit. À l’horizon, les Chics-Chocs apparaissent violacées.
Je reviens du quai.
Sous le viaduc qui mène à la paroisse Saint-Georges, la locomotive et sa silhouette se découpent sur le paysage pastel. Je suis attiré.
Un peu plus loin, je fais demi-tour et gare ma bagnole sur le bas-côté; une photo qu’on ne prend pas est une photo perdue.
Clic!
Ce matin, au déjeuner, le téléphone sonne.
Je réponds.
D’après sa voix, mon interlocuteur est une personne âgée. Il me demande si je suis Lawrence Desrosiers. Je lui réponds dans l’affirmative. Il me dit qu’il a trouvé un portefeuille avec toutes les cartes dedans. Il me dit que c’est lui qui l’a en sa possession, de ne pas faire de démarche pour retrouver mes cartes. Il me donne son adresse et son numéro de téléphone pour que je le récupère.
C’est ce que j’ai fait, en le récompensant.
Il me dit qu’il marche la nuit et que c’est ainsi qu’il a trouvé mon portefeuille.
Je n’en reviens pas. Moi qui ne m’étais même pas rendu compte de cette perte, voilà que le hasard met sur ma route cette personne honnête.
Ce cher monsieur a toute ma reconnaissance.