Bien sûr, la raison devrait me garder de réagir à chaud devant la mort d’un homme dont la détermination à se donner la mort ressemble à s’y méprendre à de la folie. Bien sûr, je devrais me garder également de me laisser aller à de futiles associations d’idées, dont certaines me laissent à penser que malgré la légitimité qu’il y avait pour un mouvement (aux fondements idéologiques contraires à mes convictions profondes) d’exprimer son opposition à la loi, celui-ci aurait dû s’incliner plus noblement une fois la sanction des représentants populaires tombée dans le sens que l’on sait…. Décision qu’on devrait respecter plus visiblement, plutôt que de se lancer dans un tel jusqu’au boutisme aux dérapages de plus en plus regrettables pour toute la collectivité française, sous peine de risquer d’affaiblir de surcroît une autorité politique et publique déjà bien mal en point. Bien sûr, je devrais m’interdire également de faire savoir à ceux qui partagent les théories absurdes de cet homme (telles qu’il les expriment sur son propre blog), qu’à force d’asséner de telles idées malsaines, qui relèvent à mon sens de la pathologie et de la paranoîa, on devait en arriver là…
Mais enfin, quand même, qui peut nier, sans mauvaise foi à présent, que les présupposés idéologiques véhiculés par le FN et sa redoutable égérie en premier lieu, qui se sert de cette mort à des fins peu recommandables, représentent un dangereux virus mortel, pour notre société, transmis à la fois par les acteurs de la manif pour tous et du "printemps français", les Obertone, les membres du Bloc identitaire, les dégueulis d’une certaine droite si peu républicaine, les sites comme Riposte laïque et autres sous-chiens, la Ligue du Midi ou les Innocents aux mains pleines (de ?), et autres tenants de la théorie de la colonisation de la France par des hordes de barbus malfaisants ?
Toujours ce même profond D.Goux. Car vous tous êtes responsables de la mort de cet homme, vous dont les idées malfaisantes et si peu conformes à la doxa chrétienne se sont ancrées dans la vulnérabilité d’un esprit défaillant, au point qu’il juge utile dans son aveuglement idéologique de se donner la mort. S’il existe un enfer, je ne vous le souhaite pas : ce serait encore trop doux pour vous…
Dominique Venner, Paix à ton âme. Car malgré tout ce qui nous sépare, je n’oublie pas que tu étais un homme, comme moi.