On se retrouve autour de cette rubrique qui fait peau neuve après la participation d'Harold. Deux femmes, Forinda et Irma. Une vision, un regard, mes questions, leur réponse, notre collaboration.
T’es au courant que le Mordor nous gagne ?
Oui, mais avec le vent d'ouest le lilas est fleuri. Rien n'est perdu.
Tu écrivais dernièrement que « Nous glissons lentement de nouveau, vers l'ennui, la tentation du vide que les partis politique reflètent bien. Les petits coqs se battent pour les poulettes. Pendant ce temps, le renard veille, lui. », Mais encore ?
Frère Renard, que tu ne peux entendre glapir dans ta ville mais que nous entendons dans notre campagne, la nuit. Il veille quand les hommes dorment. Et les coqs (de ville ou de village ?) se croient protégés par leur importance. Un jour, comme un voleur, Frère Renard se glisse dans le poulailler et fait un carnage...
Ce sera peut-être une renarde, digne fille de son Goupil de père. Les femelles sont encore plus rusées que les mâles !
De quoi suis-je donc en train de parler ?
Est-il possible de nous réveiller, de créer une nouvelle vision, par quoi commencer ?
Nous ne dormons pas. Nous avons juste du caca de poule dans les yeux !
Il faut commencer par « VOIR ». Castaneda en a parlé en son temps, Gurdjieff et Crowley aussi (J'ai cité volontairement les trois plus polémiques). Pour VOIR, il suffit de faire un pas de côté. Et le monde change. Il faut le vouloir. La volonté est tout. Et ne pas se laisser enfermer dans les préjugés hérités de l'éducation. Il faut être rationnel, logique et scientifique pour construire un avion ou un pont, pas pour VOIR une fleur. Pour commencer, on peut essayer de VOIR le ciel d'un jour sans nuage. Impressionnant quand on y arrive.
J’ai souvent besoin de silence, le vide et la nature sont rarement un refuge pour moi, paradoxalement j’aime la quiétude de la ville, si tu devais me conseiller un coin, loin, au calme, ou tu m’emmènerais ?
Le silence, il hurle en toi. Tu fais du bruit pour ne pas l'entendre.
Partout, il y a des « lieux ». Il faut les chercher. On s’assoit par terre dans sa chambre, dans la cuisine, et on se déplace centimètre par centimètre, jusqu'à VOIR un changement. On est bien, on est LA. Et ça parle en nous. La bouche d'ombre parle...
Un Lieu donc ? La falaise d'Hendaye, du côté de la baie de Loya. Il y a deux ou trois Lieux, dont un entre les Jumeaux qui sont particulièrement parlants. C'est là où mes cendres et celles de Florinda reposeront quand nous seront parties rêver une autre histoire.
Souvent l’envie de tout recommencer frapper l’esprit, changer de cap, d’orientation, changer son identité dans les cas les plus radicaux, mon corps n’est-il véritablement qu’une enveloppe dont il est facile de me défaire ?
L'erreur est de s'assimiler à son corps, de se prendre pour son corps. J'ai mal, j'ai chaud, j'ai faim : Mon corps a mal, mon corps a chaud, mon corps a faim. J'ai déchiré la manche de mon pull, pas je me suis déchiré.
Paradoxe (nous deux ne sommes que paradoxe) : Ton corps est ton esprit, ton esprit est ton corps. Il y a tellement de niveaux d'être. Personne ne confond le côté pile et le côté face d'une pièce de monnaie. On ne doit pas le faire non plus pour son corps et son esprit...
J'arrête, je deviens sentencieuse et pontifiante, donc chiante. Et pas drôle.
« Rien n'empêche de dire la vérité en riant » Horace. Je ferais bien de ne pas l'oublier sinon ta chronique va virer au cours de FAC. Tout ce que je déteste.
Tu reviendras parler avec moi ici-même ? T’as pris du plaisir ?
Demande à ma petite culotte !