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Sur les sites de PQR, "les vidéos qui marchent ne sont pas toujours celles qu’on croit"

Publié le 21 mai 2013 par Npcheynel @journalismes
Mardi 21 Mai 2013

"Casse toi, pauv' con". La séquence mémorable de Nicolas Sarkozy au salon de l'agriculture immortalisée par Le Parisien en 2008, était analysée par l'émission Le Buzz de LCI comme le début de l'appétence de la presse régionale pour le format vidéo sur le web. Des vidéos buzz décrites dans l'émission comme "tournées avec les moyens du bords". A Ouest-France, le contenu vidéo du site est assuré par les smartphones. A la différence d'un reportage TV, elles apportent une illustration vivante des sujets les plus visuels, sans être le support principal d'information.


Journaliste à Ouest-France, Emmanuel Charlot a bénéficié de trois mois de formation en la matière il y a environ cinq  ans, à l'Institut national audiovisuel.

Journalise de presse écrite, qu'attendiez-vous de cette formation vidéo ?
J’avais le choix entre deux formations : celle du CFJ et celle de l’INA. J’ai choisi cette dernière, et j'ai demandé un congé indidivuel de formation. J'espérais bien que le journal allait me dire oui, dans la mesure où c’était aussi dans son intérêt qu’un salarié se forme dans un contexte de développement du site internet. J'ai été un petit peu déçu par la suite. On nous a donné un iPhone, pour faire des montages basiques sur le site. Il y a une marge de progression de la grande majorité des collègues, et je m'inclus dedans. Tout le monde n'est pas encore intéressé par la vidéo, mais on constate que les choses s'améliorent.

Qu'apportent les vidéos sur le site Internet d’un journal de presse quotidienne régionale?
Sur internet, on fait des breaking-news, il faut alimenter les sites locaux du journal.  Mais la vidéo ne vient qu’en appui. Il faut bien dire que les vidéos qui marchent ne sont pas toujours celles qu’on croit. 30 secondes d’orage au Mans sans montage, et tu atteins très vite 2300 clics. Une voiture qui crame va faire pleins de clics également. Je viens de réaliser une interview de l'ex-lofteur Steevy, qui a ouvert une boîte de nuit au Mans. Deux ou trois questions toutes simples, 40 secondes, mais plus de 13000 clics. Le people fonctionne à fond!  Ce sont les sujets simples et visuels qui marchent le mieux. On veut parfois faire du complexe mais ça n’en vaut pas la peine. C'est aussi pour ça qu'on ne fait pas beaucoup de véritables vidéos montées, avec interviews et plans de coupe. A Ouest-France, les vidéos sur le site se font avec des smartphone. (Sur l'écran, une vidéo dans la page Ouest-France Le Mans). A Ouest-France, les vidéos sur le site se font avec des smartphone. (Sur l'écran, une vidéo dans la page Ouest-France Le Mans).

Une interaction entre les vidéos et le papier

Mais alors qu’il y a une vraie relecture pour les papiers, on fait parfois moins attention aux vidéos qu’on poste sur le site. Il faut pourtant y prendre garde. Le journal a une réputation de sérieux, une image de qualité : on risque d’abîmer cette image de marque si on met des vidéos de mauvaise qualité. Un internaute qui trouve le site trop peu attractif une fois, est un internaute qu'on risque de perdre tout de suite.

Vous assurez de front la couverture papier et vidéo des évènements ?
Tout le monde est censé faire de la vidéo, tout le monde est bi-médias dans le journal, on nous le répète beaucoup. En conférence de rédaction, on se demande quel sujet mérite d’être décliné dans une vidéo, avant de déterminer l’angle de celle-ci. Puis le journaliste couvre l’événement en prenant à la fois ses notes, ses photos mais aussi la vidéo sur l’iPhone. Ce n’est pas forcément simple. Si j’interroge quelqu’un pour un sujet important, il m’arrive de renoncer à la vidéo. On pense trop à l’image lorsqu’on pose les questions en filmant.

Le site Internet peut-il faire une concurrence préjudiciable au papier, s’il en reprend les contenus en les enrichissant avec du multimédia ?
C’est l’un de nos débats sur les sites locaux : on reprend rarement in extenso notre contenu journal.  Il y’a une interaction entre le site, les vidéos et le papier. On écrit sur la version pour le site : "plus d’infos demain dans Ouest-France". Et dans l’autre sens, on renvoie vers la vidéo en ligne à la fin du papier. S’il se passe en revanche un fait très important, on va tout mettre sur le site, dans un esprit de rapidité et de concurrence. Pour un sujet moins extraordinaire, on va en garder sous le pied pour le papier. La grande problématique est qu’actuellement, internet ne rapporte pas assez d’argent : il faudrait à terme arriver à ce que ça soit le cas.

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