ART ROCK 2013 # 7 Dimanche 19 mai
Passer trois jours à Art Rock, c’est aussi l’occasion d’en apprendre plus. Sur la vie, sur le monde de la musique. Un festival pédagogique en somme. J’aimerais partager avec vous tout ce que j’ai appris hier lors de cette dernière journée de festivités :
Couvrir un festival seul, c’est impossible. Bon ça je le savais depuis un moment. Mais ce week-end, dans l’explosion du 30ème anniversaire, j’ai souvent regretté de ne pas pouvoir être doué du don d’ubiquité. Pour pouvoir manger à Rock’n Toques tout en admirant Agnès Obel tout en assistant au concert des Craftmen Club tout en suivant une conférence sur le chant contestaire avec Pierre Lemarquis tout en prenant du temps pour les visages connus. Soit on fait tout à moitié, soit on choisit et on rate le reste. « Tout choix est une mutilation ». Jean-Paul Sartre aurait pu faire Art Rock.
La pluie ne change rien à l’affaire. Cette dernière journée a été marquée par les précipitations. Du coup, des rues désertes, ponctuellement des spots résistants. St Brieuc reprenait ses couleurs traditionnelles. j’ai donc appris à enfiler un poncho en moins de dix secondes tout en écoutant le blues contagieux de Sallie Ford, j’ai donc confirmé que le savoir-faire ébouriffant de Skip the Use n’était pas soluble dans l’eau. N’en déplaise aux grincheux, ces types pourraient convaincre un octogénaire de réformer la danse de St Guy.
Se forger un avis par soi-même. Et consacrer le talent incroyable de Miles Kane qui a su faire vibrer la Grande Scène à coups de riffs puissants et parapluies. Vivre un moment d’extase lors du concert de Guillaume Perret, véritable chaman d’un jazz aussi excitant, exigeant que généreux. Gros coup de cœur du festival sans doute esquinté par l’heure de sa programmation. Ceux qui y étaient ont mesuré leur chance.
Public, cet inconnu. Somme d’individualités, le public d’un festival n’en finit pas de surprendre. Pénible dans ses bousculades, enthousiasmant quand unanime, comme partout les festivaliers d’Art Rock sont capables du meilleur comme du pire. Guindés pendant la géniale prestation de Mesparrow, ils finissent sur une standing ovation (méritée). Hypnotisés pendant La Fura Del Baus, plusieurs trouvent la performance poussive, longuette, datée.
Artistes, ces inconnus. Saviez-vous que Mesparrow doit son nom à Mis (s) Parrow (Mademoiselle Moineau) ? Que Fauve a entériné avant-hier un énorme succès public, n’en déplaise aux réacs qui refusent l’évidence ? Que Kavinsky s’est fait refouler de la soirée V.I.P parce qu’il n’avait pas son bracelet passe-partout ? Que Sexion D’assaut a coûté le plus cher au festival (40.000 €) pour des morceaux qui valent 1 euro les trois refrains ?
Art Rock 2013 c’est terminé. Restent de beaux souvenirs différents pour chacun. Cap sur la 31ème édition.
Pour souvenir :
Expo sérigraphie Le Disquaire
Lou Doillon & mon pote Pierre avec casquette.
Kavinsky et son set prêt à porter.
Répétitons de LA Fura Del Baus
Young Power
DJ Matraque à Dandy Rock Le Shop
Guillaume Perret
La Fura Del Baus