Voici plusieurs semaines que le président algérien Abdelaziz BOUTEFLIKA, âgé de 76 ans est venu à Paris, à l’hôpital du Val de Grâce pour y subir des examens médicaux, a priori consécutivement à un cancer de l’estomac pour lequel il avait déjà été soigné en 2006.
La France, qui a accueilli et qui soigne le dirigeant algérien, en raison du secret médical et du principe de non-ingérence dans les affaires d’un pays tiers, ne fait aucun commentaire.
Le gouvernement algérien, jusqu’à hier, fidèle à l’obscurantisme qui le caractérise depuis toujours, n’a donné aucune information réelle et sérieuse sur l’état de santé de son chef d’Etat.
Mais les Algériens s’interrogent. Trop, de l’avis des autorités qui ont, ce matin, interdit la parution de deux journaux, « Man Journal » et « Djaridati », parce qu’ils posaient la question de l’état de santé réel de BOUTEFLIKA et de sa succession, évoquant le « coma profond » dans lequel serait plongé le chef d’Etat.
On pense immanquablement à la fin d’Hugo CHAVEZ, qui se rétablissait fictivement, le temps pour sa garde rapprochée de mettre en place la succession qui lui plaisait.
Ce soir, pourtant, en réaction à toutes ces interrogations, le premier ministre algérien, Abdelmalek SELLAL, a communiqué sur le sujet, déclarant que le président devait se reposer encore, que son pronostic vital n’était pas engagé, et que son état allait de mieux en mieux.
Personne ne le croit.
Pourquoi un régime qui cache le maximum de choses a sa population deviendrait-il brutalement transparent ?
Les dirigeants algériens ont peur. Peur que la disparition d’Abdelaziz BOUTEFLIKA ouvre la porte à un printemps algérien qui, forcément, passerait par des épisodes violents et sanglants. Le régime algérien est une dictature liberticide et, à la moindre faille du carcan qui enserre la population, celle-ci en profitera pour se battre pour davantage de liberté.
Il aurait fallu, plus tôt, écouter le peuple et lui concéder des libertés.
La mort de BOUTEFLIKA aura forcément d’énormes répercussions.