Labels Bio et labels plus ou moins Bio

Un DEBAT iDealMag est ouvert sur cette question

Suite et "volet 2" de notre article publié le 23 avril 2013 sur le thème : Labels Bio grandes surfaces : tromperie sans modération

*En réponse à l'article, deux commentaires importants ont été postés par les représentants d'un Label Bio "Nature & Progrès" et un professionnel représentant des agriculteurs et éleveurs Bio. Nous pensons important de donner une suite à cet article.

La position d'iDealMag fait ressortir dans le premier article, que les "labels bio" affichés en grandes surfaces ne sont pas tous à la hauteur de ce qu'attendent les consommateurs; qu'en matière de "viande bio", un animal traité de manière inhumaine ou abattu dans des conditions stressantes, même nourri aux céréales bio ne représente pas ce qu'on pourrait appeler un élevage de qualité, sachant que le stress d'une bête influe directement sur la qualité de sa viande. Puis pour finir, il nous parrait évident que seules dans les petites exploitations bio, le consommateur soucieux de sa santé et de son idéal d'humanité, peut placer sa confiance. Clareté souhaitant être apportée : Nous avons cité le Label Rouge aux côtés des labels Bio, pouvant laisser croire que nous les mettions dans le même sac. Il n'en est rien bien sûr, mais l'article aurait mérité de bien différencier les choses dans des termes claires et précis; ce que nous tenterons de faire ici.

Nous tenons à réaffirmer ici publiquement, si ce flou a pu heurter la sensibilité de certains acteurs de la Bio, notre position par rapport au sujet des différents labels bio, que rien ne vaut une bonne petite AMAP, un boucher, boulanger ou agriculteur LOCAL, engagé(e) dans une démarche de qualité Bio, clairement identifiés et labelisés par les plus exigeants des labels bio, et c'est normal.

Parole est donnée aux fournisseurs de produits bio pour grandes surfaces

Les grands fournisseurs bio avancent l'argument que la plupart des viandes bio des grandes enseignes de distribution proviennent d'élevages bio où les bovins, par exemple, sont élevés à l'herbe tout au long de l'année, avec l'ajout de concentrés céréaliers la plupart du temps produits à la ferme (souci d'autonomie des exploitations) aux derniers stades d'élevage, dans des proportions limités étant données les prix élevés (achat ou production).

Ces mêmes agriculteurs éleveurs disent vendre leurs bêtes en filières longues pour la GMS, autant qu'en vente directe (AMAP, caissettes etc), et ce serait donc la même viande. On trouvera bien sur comme en conventionnel beaucoup de viande de vache laitière de réforme, ce qui est inévitable étant donnée la production laitière de notre pays. On retrouvera notamment beaucoup de vaches de réformes, qui pendant leurs vies ont produit du lait bio transformé par la ferme pour la vente directe.

certaines filières de viande bio organisées :

- UNEBIO : leader du marché bovin et axée aussi sur d'autres productions, qui fournissent leurs viandes chez Auchan, Monoprix, Super U et bien d'autres.

Leur démarche : -un actionnariat 100% éleveurs bio -plus de 1 600 éleveurs bio français -devenue 1ère entreprise française de commercialisation de viande biologique.
Les actionnaires : Normandie Viande Bio Bretagne Viande Bio E.Bio, Poitou Charente Bio, Agneau Berry Sologne, Bio Bourgogne, Gecsel, Union Bio, Coopagno, Unicor, CGA, URGPAL, Coop Die Grillon.
Leur cahier des charges privilégie l'autonomie des fermes et donc le nourrissage à base d'herbe, ce qui se traduit dans les régions productrices par du pâturage. Des outils de transformation appartiennent aux éleveurs (voir Bio Direct, Bio Loire Poitou par exemple).

- Bio Direct : (le Porc). Ces porcs devraient normalement disposer de beaucoup plus de place qu'en conventionnel, ne mangeraient aucun OGM, l'aliment serait souvent produit à la ferme, et ils auraient accès à une courette extérieure.

- Pour les poules pondeuses, on voit effectivement de plus en plus de gros élevages de poules pondeuses en bio, puisque le cahier des charges ne limite pas ma taille de l'élevage. La règlementation veut qu'elles soient nourries sans OGM en en extérieur, loin de l'image carcérale des poulaillers industriels. Pour les poulets de chair, l'âge minimum d'abattage est de 81 jours contre 41 en conventionnel.

Les animaux sont abattus dans les mêmes abattoirs que ce soit pour la GMS ou la vente directe en AMAP, découpés à la chaine par des ouvriers, certes par des bouchers de formation. Certaines GMS disposent d'atelier de boucherie de type artisanal, employant des bouchers de métiers, et maitrisent eux-même le maturage des carcasses et la découpe.

Ces grands fournisseurs Bio avancent les évolutions apportées par le label bio européen et les filières qui en découlent, et souhaitent qu'on leur reconnaisse d'être différentes en qualité des filières conventionnelles connues à ce jour.

Le point de vue de "Nature & Progrès"

Une employée de Nature & progrès a bien voulu nous éclairer sur les éléments développés plus haut.

Trouvez ci-dessous ses commentaires :

-Très peu de petits agriculteurs bio peuvent vendre en GMS (Grandes et moyennes surfaces). Ce ne sont généralement pas les mêmes qui fournissent les GMS et les AMAP. Ces derniers fournissent quelques petites surfaces (boutiques paysannes, etc...) Leclerc et Auchan ne traitent qu'avec les groupements. La viande labélisée Bio des GMS provient bien de gros élevages bio subventionnés.

- Pour le porc, comme la volaille, comme toute bête labelisée "AB" (remplacé par Label Bio Européen) les OGM sont tolérés à hauteur de 0.9 % de l'alimentation en France. C'est la loi.

- Seuls les labels Nature & Progrès (NP) et Organic IFOAM interdisent les OGM à 100%.

-Alimentation "en herbe au pré avec complément céréalier" : le complément céréalier est bien souvent issu de l'ensilage, sans limite de proportion, alors que pour une bête certifiée Nature & Progrès (NP), c'est strictement interdit.

- Poules pondeuses AB : elles ne seront PAS "toujours nourries en extérieur", c'est archi-faux. La seule obligation est qu'elles aient accès à un parcours extérieur, et 95 % d'alimentation biologique obligatoire, je dirai 95% SEULEMENT et non pas 100 % ! Cependant leurs conditions de vie valent 1000 fois celles des poules industrielles conventionnelles, même si 3000 poules par bâtiment, c'est énorme (et trop pour nous).

Les exigeances des principaux labels Bio ?

CLIQUEZ POUR AGRANDIR Les labels bio attestent de la qualité des ingrédients et des processus de fabrication.

Label officiel ou marque certifiée, ils doivent garantir que les composant sont issus de l’agriculture biologique et traités sans produit chimique. Mais attention, certains labels BIO sont bien moins exigeants que d'autres.

Le consommateur Bio doit connaître la différence majeure de ces certifications, le niveau d’exigence de leurs cahiers des charges, qui peut pour certains d'entre eux, laisser passer même les OGM, sans compter certains pesticides.

Le label Nature & Progrès - le 100% BIO

Créé par une association regroupant exploitant, transformateurs et consommateurs écologistes, la marque Nature et Progrès est l’un des labels bio les plus exigeants. Son cahier des charges est plus strict que celui de la marque AB. Il intègre notamment des contraintes sociales axées sur le développement.

Nature et Progrès se distingue en labellisant une exploitation entière et non un produit, en interdisant l’utilisation de tous les produits chimiques et en limitant les traitements vétérinaires.

En savoir plus : www.natureetprogres.org

Le label Bio Cohérence

La filière biologique française a décidé de créer un nouveau label bio, complémentaire de l'écolabel européen : la marque privée Bio Cohérence . Celle-ci apparaît dans les rayonnages depuis 2011. Cette marque et l’association du même nom, a pour mission d’offrir à ceux qui le souhaitent un complément au cahier des charges européen.

Leurs engagements reprennent en substance les critères du label AB français, avant que celui-ci ne se calque sur l’écolabel européen :

- pas de coexistence bio/non bio
- le principe du lien au sol, caduque dans la réglementation européenne, est conservé : au moins 50 % des aliments pour les animaux doivent être produits sur la ferme, 80 % pour les herbivores.
- 100 % d’ingrédients bio dans les produits transformés
- traitements vétérinaires beaucoup plus restreints qu’avec le label européen.

Le label bio AB (alignement avec le Label Bio Européen)

Le label bio signifie que l’agriculteur à l’origine du produit a suivi la méthode de l'agriculture biologique.

D'après l'Agence bio, ce label garantit : 1 - Que l'aliment est composé d’au moins 95 % d’ingrédients de production biologique, par des pratiques agronomiques et d’élevage respectueuses de l’environnement et du bien-être animal. 2 -Que la certification est placée sous le contrôle d’un organisme agréé par les pouvoirs publics français, répondant à des critères d’efficacité tels que définis par la norme européenne EN 45011.

A partir du 1^er janvier 2009, le cahier des charges du label AB français s'est aligné sur celui du Label Bio Européen, dont le logo, renouvelé, est obligatoire à partir du 1^er juillet 2010. Tous les produits estampillés du sigle AB français devront obligatoirement porter le label européen. Et il faut savoir que ce label "bio" européen, autorise les pesticides, et autorise la mixité : une exploitation peut produire à la fois du bio et du non bio !

Le label Bio Européen

Créé en 2000, par la Commission Européenne, le logo Bio Européen d’appuie sur les mêmes réglementations que la marque AB. Les produits labellisés doivent contenir au minimum 95% d’ingrédients issus de l’agriculture biologique.

Toutefois, les règles sont moins strictes que pour la marque AB. Ce label autorise la présence d’OGM jusqu’à 0.9% et l’utilisation de pesticides lorsqu’il n’existe pas d’équivalent. Le label Bio Européen dépasse le cadre des denrées alimentaires, il réglemente également l’importation de tissus bio en provenance du Tiers Monde.

Plus inquiétant Ce label "bio" européen, autorise les pesticides, et autorise la mixité : une exploitation peut produire à la fois du bio et du non bio !

Les produits biologiques vendus en Europe pourront dorénavant contenir des résidus d’organismes génétiquement modifiés (OGM) sans étiquetage particulier, conformément à un nouveau règlement européen qui est entré en vigueur le 1 janvier 2009. Ce nouveau texte législatif autorise la présence « fortuite ou techniquement inévitable » d’OGM à hauteur de 0,9% dans les produits « bio ». Au-delà de ce seuil, ces aliments devront être étiquetés comme contenant des OGM. En deçà, aucune indication au consommateur n’est prévue.

En savoir plus : http://www.agencebio.org/lagence-bio

Labels ECOCERT & QUALITÉ FRANCE

Ecocert est un organisme de contrôle mandaté par l’état pour le contrôle de la BIO au même titre que Certipaq, Qualité France. Ecocert a créé en 2006 son propre cahier des charges des produits détergents qu’il contrôle !!! Ouvert à tous les opérateurs à partir d’une référence, il n’y a pas de notion d’engagement global.

Cosmébio a été mis au point par Ecocert et l’association des fabricants Cosmébio. Ce label s’appuie sur un cahier des charges déposé au ministère de l’industrie. Cosmétique Bio garantit au minimum 95 % d’ingrédients naturels ou d’origine naturelle, dont au moins 10% sont certifiés AB. En outre, 5% de composants synthétiques sont tolérés. Un cran en dessous, Cosmétique éco garantit 5% d’ingrédient bio, AB.

Le label Demeter

Demeter est une marque internationale privée de produits bio issus de l’agriculture « biodynamique».

Fondé en 1932, ce label défend un mode production basé sur le respect du rythme de croissance des plantes et des animaux ainsi que le rythme de saisons. L’agriculture biodynamique a pour objectif l’équilibre entre cultures et espèces produites afin d’atteindre l’autosuffisance. Le label garantit qu’aucun produit chimique n’est utilisé dans les produits et qu’ils sont composés d’au moins 90% d’ingrédients d’origine biologique.

En savoir plus : http://www.demeter.net
Label Rouge et A.O.C.

Ces deux labels alimentaires sont susceptibles de figurer sur votre poulet ou votre portion de fromage : le Label Rouge et l’Appellation d’Origine Contrôlée (A.O.C.) , attestent d’une qualité supérieure par rapport aux produits courants de même nature. Mais attention, qualité et respect du terroir ne veulent pas forcément dire agriculture biologique. Ces deux labels ne garantissent donc pas de produits bio, même si le respect de l’environnement est un pré-requis.
Pour en savoir plus sur :

- Les bons labels et les truands : http://www.eco-sapiens.com/labels-eco-consommation.php

- le label Agriculture Biologique européen : http://ec.europa.eu/agriculture/organic/consumer-confidence/logo-labelling_fr

- l’agriculture biologique : http://agriculture.gouv.fr/l-agriculture-biologique

- les labels éthiques : http://www.eco-sapiens.com/label-62-Bio-Solidaire.html

Quelques articles sur les labels bio :

http://www.60millions-mag.com/guides_d_achat/conseils_d_experts/a_quel_label_bio_se_fier/bio_coherence

http://www.consoglobe.com/annuaires-ecologiques/labels-ecologiques/