Il y a de nombreuses preuves de l’effet de certains pathogènes sur le comportement de leurs hôtes moustiques pour améliorer leur transmission. Toutefois, connaît encore peu ce phénomène dans l’interaction des Anopheles gambiae avec Plasmodium falciparum, le parasite du paludisme. Un parasite responsable, chaque année, de plus de 200 millions de cas d’infection humains et de plus de 770.000 décès.
Les chercheurs ont étudié la réponse des moustiques infectés (et non infectés) par le parasite Plasmodium falciparum à l’odeur humain prélevé sur une matrice de tissu et montrent, pour la première fois, que l’infection par P. falciparum provoque des altérations dans les réponses comportementales aux stimuli olfactifs du moustique infecté. Les moustiques infectés ciblent directement le tissu en réponse à l’odeur. Des études précédentes avaient déjà montré que le parasite du paludisme peut modifier le comportement des moustiques de façon à accroître le taux de transmission du paludisme. Par exemple, les moustiques infectés prennent leurs repas de sang à une fréquence plus rapide et en de plus grandes quantités que les moustiques non infectés. Ici, il s’agit de la première démonstration d’un changement de comportement du moustique, causé par une infection à P. falciparum, en réponse à des stimuli olfactifs.
De nouveaux pièges à moustiques ? Selon les chercheurs, les études sur le comportement des moustiques dans le contexte de la transmission du paludisme utilisent habituellement des moustiques non infectés mais ne sont donc pas toujours représentatives du comportement des moustiques infectés. Ils concluent que la compréhension des changements olfactifs vont permettre d’identifier de nouveaux composés utilisables dans des pièges à moustiques.
Source: PLoS ONE doi: 10.1371/journal.pone.0063602 Malaria Infected Mosquitoes Express Enhanced Attraction to Human Odor (Vignette © IRD / M. Dukhan)
Accéder aux dernières actualités sur le paludisme