Toulon, roi d’Europe

Publié le 19 mai 2013 par Ptimek

Dans une finale haute en intensité, Toulon a décroché la première H Cup de son histoire en battant Clermont (15-16). Le RCT, souvent dominé, s’est sorti du piège auvergnat notamment grâce à la botte de Jonny Wilkinson, encore lui.

Clermont peut avoir des regrets. Adeptes des finales perdues, les « Jaunards » méritaient certainement de remporter ce Graal qu’est la H Cup. Mais Toulon, c’est Mourad Boudjellal, son effectif pléthorique, ses stars internationales, et Jonny Wilkinson. Un cocktail détonant qui permet au club varois d’être sacré champion d’Europe pour sa deuxième participation seulement. Car il ne faut pas oublier où était le Rugby Club Toulonnais il y a à peine cinq ans. En Pro D2.

Sous la pluie battante de Dublin, dans un Aviva Stadium bien garni, Toulonnais et Clermontois se sont rendus coup pour coup dans une véritable bataille défensive. Si bien que la première mi-temps ressemblait à un round d’observation, où les buteurs, Wilkinson et Parra, tiraient une fois chacun (3-3). Revenus chauffés à blanc, les joueurs de l’ASM débutaient le deuxième acte sur les chapeaux de roues. Sur une jolie transmission de Rougerie pour Nalaga, l’ailier fidjien mettait les cannes pour éviter, le long de la ligne de touche, les retours de Tillous-Borde puis de Delon Armitage, et enfin aplatir. Morgan Parra, complètement en coin, manquait les deux points de la transformation (8-3, 43ème). Deux points qui seront décisifs à la fin du match. Sur leur lancée, les Clermontois semblaient étouffer les Toulonnais  et plantaient une nouvelle banderille. D’un joli coup de pied par-dessus, le numéro 10 Brock James trouvait Aurélien Rougerie, qui retrouvait son ouvreur pour un magnifique une-deux qui finissait dans l’en-but. Cette fois, Parra ne ratait pas le cadre et donnait une avance un peu plus confortable à son équipe (15-6, 48ème). A ce moment-là, Clermont avait toutes les cartes en main pour tenir ce score et gagner cette finale.

Mais rien n’effraie le RCT. Dans une lutte acharnée, les avants varois, de Masoe à Botha en passant par Rossouw et Kennedy, faisaient un boulot exceptionnel, retranchés dans leur moitié de terrain. Un travail de fond qui a payé, puisque c’est le troisième ligne aile argentin, Juan Martin Fernandez Lobbe, qui grattait un nouveau ballon dans un ruck et voyait parfaitement le jeu pour transmettre à Delon Armitage qui n’avait plus qu’à courir dans l’en-but. Enfin, c’est ce que tout le monde croyait. Sans opposition autre que Brock James, qui, il faut le dire tire un peu la charrue, l’arrière anglais s’est permis de faire un petit geste de la main qui voulait dire « bye-bye ». La fin de l’histoire est simple, il aplatit en terre promise, la transformation est une formalité pour Jonny Wilkinson (15-16), Toulon est champion d’Europe. Au coup de sifflet final, les visages sont marqués, Boudjellal et son équipe peuvent exploser de joie. Pour Clermont, il faudra se reconcentrer sur les phases finales de Top 14.