ce sont des enfants seuls
attelés à leurs cris
qui avancent de face
sur des chemins possibles
ils nous jettent des mots
simples comme les pierres
leur royaume visible
est une route droite
ils entrent par effraction
dans nos yeux éboulés
et suivent des aurores
qui toujours se rassemblent
ils creusent leurs demeures
dans les charpentes mortes
pour apporter aux évidences
le démenti formel
d’un battement de cœur …
Tristan Cabral (né en 1944) – Ouvrez le feu ! (1974)