« J'ai compris que nous n'aidions pas ces femmes à trouver l'amour, ni un partenaire, ni tout ce que je m'étais persuadée que nous les aidions à trouver. Nous ne vendions pas du romantisme, des rencontres ou de l'amour. Nous vendions des femmes. Point barre. »
Daria vit à Odessa avec sa grand-mère Boba. Le lien qui les unit est indéfectible comme leur amour pour leur ville. Parfois, l'amour ne suffit pas. Les habitants d'Odessa doivent affronter de trop nombreuses tempêtes. La corruption, la mafia, les coupures de courant, le chômage, l'alcoolisme... Daria cherche simplement à se faire une place. Pour elle et sa grand-mère.
J'ai beaucoup aimé ce premier roman pour de nombreuses raisons. Il m'a fait découvrir l'intérieur d'Odessa du point de vue d'une femme exceptionnelle. Sans misérabilisme et manichéisme, on ressent avec force l'amour des ukrainiens pour leur ville et leur pays. Une cité dont le taux de divorce, 70 %, en dit long sur les relations entre hommes et femmes. La spirale chômage, alcoolisme, violences. Le besoin désespéré des femmes de s'en sortir, le désir des occidentaux de trouver une épouse soumise à leurs besoins.
Entre légèreté et gravité, les pages se tournent avec plaisir et avidité. On espère un avenir solaire pour Daria et toutes les femmes de l'Est. On savoure ce que l'on a la chance d'avoir. On note les délicieux proverbes ukrainiens égrainés ici et là.
Malgré une seconde partie plus balbutiante et redondante, le roman est doux et jubilatoire. A découvrir!
Piccolo, 414 pages, 2013, traduit de l'anglais par Adélaïde Pralon
Extrait
« - Un homme promet à sa fiancée : "Quand nous serons mariés, je serai toujours là pour partager tes soucis et tes chagrins."
Sa fiancée répond "Mais je n'en ai aucun..."
Il l'interrompt : "J'ai dit quand nous serons mariés..." »
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