Ils sont fans de teknivals sans trop le savoir. Ils rabattent les gens en klaxonnant à tue-tête. Pour eux, les feux rouges n’existent pas. S’arrêter soudainement au milieu de la place de l’Etoile ne leur ferait ni chaud ni froid. Oui, je parle bien des chauffeurs des « minibus taxis » ! Autrement appelés et à juste titre, les « crazy taxis » !
Le système des « minibus taxis » est auto géré par les citoyens sud-africains et a connu un boom économique à l’occasion de la coupe du monde 2010. Ils pullulent maintenant ! Pratique, rapide et pas cher, pas étonnant qu’il soit le moyen de locomotion préféré des sud-africains ! On m’avait dit du mal d’eux (je ne citerai pas de nom) mais pour moi, essayer, c’est l’adopter ! Il ne faut juste pas se risquer à en prendre un de nuit et tout ira bien. On reste en Afrique du Sud (cf. « Durban : This is South Africa »). Les gens y sont tout de même très sympas et n’hésitent pas t’indiquer les arrêts à prendre pour te rendre dans tel ou tel endroit. C’est vraiment un moyen facile de s’immerger dans la culture sud af’ !Alors certes, c’est aventureux. Surtout à Durban ! Les minibus de Cape Town sont plus sages. Que je te double par la gauche (on conduit à droite, cqfd), que je grille le feu rouge sans contrôle, que jte fais des queues de poissons pour niquer tes clients et remplir mon bus (les rabatteurs et les conducteurs sont payés au passager)… Parfois, ça peut être aussi riche en émotions qu’un grand huit ! Il y a fort à parier que la plupart des conducteurs n’aient pas leur p’tit papier rose, mais ils n’en restent pas moins les plus doués que j’aie jamais vus ! Ils conduisent peut-être à l’arrache, mais ils ont le don de se sortir de n’importe quel merdier en centre ville. Et sans une égratignure, s’il vous plaît !
Le conducteur est toujours accompagné de son fidèle rabatteur. Ce dernier siffle et beugle par la fenêtre pour alerter les gens de leur destination, saute du bus pour partir en quête de clients et y remonte aussi habilement qu’il en est sorti… Il donne aussi des sacrés coups du plat de la main sur la taule du bus pour signaler un arrêt au chauffeur qui, lui, continue de jouer à Midtown Madness 2. Oui c’est vieux, je sais ! Mais je n’ai pas joué à un jeu de voiture depuis… Ca pose un problème ?
Le conducteur et son minibus semblent tous mariés l’un à l’autre. Chaque minibus doit être lavé au moins 1000 fois par jour ! C’est vraiment quelque chose que les conducteurs semblent adorer faire ! De plus, ils investissent énormément d’argent dans leurs sonos. Je pense même qu’ils pourraient s’acheter une voiture à la place. Mais c’est vrai que c’est plaisant de mettre de la musique de boîte avec les basses à fond pendant une journée complète de boulot. Surtout pour le passager qui a le bonheur de s’asseoir au fond à côté du caisson ! Je suis même ressorti une fois d’un de ces bus tout étourdi. Pire qu’après un concert d’ACDC !
Et pour rajouter une petite touche de fun à ce type de taxi, il faut apprendre la langue des signes du coin pour pouvoir en emprunter un. Chaque grande ville à un système de signes qui lui est propre. Par exemple à Durban, si tu veux te rendre dans la « City », il faut lever l’index. Pour te rendre entre South Beach et uShaka Marine, il faut effectuer un mouvement de rotation avec l’index alors que pour aller à North Beach et au Casino, il faut faire un L avec le pouce et l’index ! Et pour le signe un peu plus fun, il faut faire le signe du diable pour se rendre à Umhlanga. Je ne sais pas trop comment l’interpréter d’ailleurs !
Bref, si tu veux vivre une « true SA experience », prends un minibus taxi ! Un simple « Yebo ! » t’en fera sortir…