Comment la structure des poissons a donné naissance aux hanches des quadrupèdes

Par Memophis


       

Publiant ses travaux dans la revue Evolution and Development, une équipe australo-suédoise a mis en évidence, dans la structure osseuse de certains poissons, des éléments clés ayant pu conduire, en peu d'étapes évolutives, aux prémices des hanches des tétrapodes.
Les tétrapodes (les animaux quadrupèdes) sont apparus voici environ 395 millions d'années et ont pu faire leurs premiers pas sur terre grâce à des hanches fortes connectées à la colonne vertébrale par un os iliaque. Des caractéristiques qui n'étaient pas présentes chez leurs ancêtres poissons... Mais celles-ci auraient pu apparaître plus 'facilement' qu'on ne le pensait jusqu'à présent.
C'est du moins ce que suggère une étude réalisée par le Dr Catherine Boisvert, de l'Institut australien de médecine régénérative de l'Université Monash, le Pr Jean Joss de l'Université Macquarie (Australie) et le Pr Per Ahlberg de l'Université d'Uppsala (Suède). Pour en arriver là, ces chercheurs ont comparé le développement de la hanche - os et muscles - du dipneuste d'Australie (Neoceratodus forsteri), un poisson doté d'un poumon primitif, et de l'Axolotl (Ambystoma mexicanum), un amphibien doté d'une queue.
"Beaucoup de muscles considérés comme 'nouveaux' chez les tétrapodes ont évolué à partir de muscles existant déjà chez le dipneuste. Nous avons également trouvé les indices d'une voie nouvelle et plus simple par laquelle les structures squelettiques auraient [également] évolué", a observé le Dr Boisvert. Les scientifiques ont constaté que les ischions (partie de l'os iliaque) auraient évolué par l'extension du pubis, déjà existant.
Le raccordement à la colonne vertébrale aurait lui, évolué à partir d'un processus iliaque déjà présent chez le poisson. "La transition de l'océan à [l'environnement] terrestre a été un événement majeur dans l'évolution des animaux terrestres, y compris les humains, et [acquérir] une hanche modifiée a été une étape essentielle. Notre recherche montre que ce qui semblait au départ un grand changement de morphologie pourrait s'être fait avec relativement peu d'étapes de développement", conclut ainsi le Dr Boisvert.