Et si on parlait...de nos premiers effrois cinématographiques.

Publié le 19 mai 2013 par Flow

...de nos premiers effrois cinématographiques.

Un sujet intéressant je trouve (je m'envoie des fleurs, c'est gratuit) qui permet de révéler votre vraie nature de cinéphile. Si je veux vous voir vous confier à Docteur Flow, je me rends bien compte que je suis le premier à devoir passer sur le divan.

Je commencerai ma séance par une révélation. Je suis un gros trouillard. Je fais mine d'être un bonhomme, un critique qui n'a peur de rien mais en réalité, il ne m'en faut pas beaucoup pour flipper et avoir du mal à m'endormir. Ça a toujours été le cas. Depuis que je suis gosse. Je suis un grand sensible (et c'est là que Tootsif lève la main pour signaler que ce n'est pas une révélation pour la simple raison que j'aime Titanicet que c'était donc évident).

Une petite anecdote. J'avais 8 ans. On est en 1996. Ma tante passe à la maison et laisse à mes parents une VHS en précisant que le film qu'elle contient est assez dégueulasse et pessimiste et qu'il vaut mieux avoir l'estomac bien accroché. Curieux comme je suis, je m'empresse de regarder la jaquette et de lire le résumé. Ce film, c'est Seven de David Fincher. Premier traumatisme. Sans même voir le film, mon imagination fait son travail et j'envisage le contenu de la cassette vidéo comme une horreur innommable. Je n'en dors plus la nuit, tellement que le tueur des sept péchés capitaux m'effraie. Bien évidemment, c'est stupide. Avoir peur d'un truc qu'on n'a même pas vu, c'est grotesque mais c'est une réflexion d'adulte avec un certain recul (encore plus important maintenant que j'ai vu le film et que je sais qu'il n'a pas grand chose à offrir). Dans le même ordre d'idée, quand j'avais une dizaine d'années il ne m'a fallu qu'une scène de Souviens-toi l'été dernier pour ne pas fermer l'œil de la nuit...

John Doe, pas si effrayant (au contraire).

Bref, le décor est planté. Je suis un trouillard. Alors imaginez un peu quand j'ai réellement commencé à regarder des films effrayants.

Je suis sur le divan. Lancé, rien ne m'arrête et je vais continuer à vous raconter ma vie. Avouez que vous êtes ravi. J'ai sélectionné deux films qui m'ont provoqué mes premiers grands effrois cinématographiques.

Nous sommes en 2001. Je suis alors âgé de 12 ans, presque 13. Je demande l'autorisation à ma mère d'aller au cinéma avec mon meilleur ami pour voir un quelconque film. C'est évidemment un mensonge, car on a décidé d'aller voir notre premier film d'épouvante, qui vient justement de ressortir en version longue. Vous avez compris, je parle de L'exorciste, de William Friedkin.

J'ai fait des cauchemars pendant plusieurs semaines et j'ai mis des mois à me défaire des images du film. Dès la première apparition, dès les premiers cris de Pazuzu, j'ai su que j'avais fait une erreur. J'ai passé la moitié de la séance à me cacher la tête dans le siège. L'effroi que j'ai ressenti face à ce spectacle terrible, cette perversion de l'enfance m'a laissé un souvenir impérissable et c'est pour cette raison aussi que le cinéma est génial. Le film avait rempli son office. C'est un sentiment qu'on éprouve qu'une seule fois dans une vie. Jamais plus je vivrai ce genre d'expérience. C'est la première grande frayeur que j'ai vécu au cinéma. Et on ne l'oublie pas car il m'est impossible de revoir L'exorciste, encore aujourd'hui. Rien que de voir la tête de la gamine j'en frissonne. Pourtant, mon entourage essaie de m'aider. En me confirmant que le film ne fait pas peur et en me changeant le fond d'écran du PC. Les enfoirés...

Et ça me coûte rien que de mettre cette image...

Le deuxième effroi est plus tardif. J'étais ado et on aimait bien, en bande, regarder des films d'horreur tous les vendredis soir, qu'on sélectionnait à tour de rôle. Il y en a un que je voulais choisir depuis un moment. Comme pour Seven, rien que de voir la jaquette dans les magasins de location, je m'imaginais diverses choses horribles. J'ai fini par le prendre (au grand dam de mes potes qui ont trouvé ça ridicule) et ce fut encore un choc. Il faut dire que Massacre à la tronçonneuse à de quoi marquer les esprits les plus facilement impressionnables. Ok, une tronçonneuse ça fait son effet mais ce n'est pas le peu qu'on la voit en action qui m'a marqué à vie. Non, ce qui m'a rattrapé dans mes cauchemars, c'est l'ambiance poisseuse, presque inhumaine qui se dégage de ce long-métrage. On ressent l'horreur que vivent les personnages grâce à cette impression de chaleur étouffante, à la limite de la claustrophobie et de la folie humaine.

Bref, ces deux films constituent mes premiers effrois cinématographiques. S'il y en a eu d'autres plus tard, aucun n'a eu le même impact. Pourtant, dans un esprit masochiste, je continue de chercher des œuvres capables de me procurer, encore une fois, de tels frissons. Pourquoi? Je n'en sais rien mais les liens qui m'unissent au cinéma horrifique sont forts. Entre attraction et répulsion.

Et voilà que je me mets à parler comme un psy. Me rappelant que ma séance confidences est terminée. Et maintenant c'est à votre tour...


Rendez-vous le 02/06/13 pour Et si on parlait...de ces nanards qui violent les monstres géants.