Une fois n’est pas coutume, cet article ne portera pas sur le Sénégal, ou sur la vie ici. Enfin si en un sens puisque je vis ici et que je vais te raconter ma vie ! (oui 3615 ma life, je connais merci bien)
Lorsque je suis arrivée ici, j’étais déjà l’heureuse maman de deux garçons, qui avaient alors 7 ans et 6 mois et que j’élevais quasiment comme deux enfants uniques vu leur écart d’age. Quelques mois et des brouettes, un accouchement à Dakar plus tard , une chipie, une choupinouminette , une calinette (dernier surnom ridicule en date, c’est fou ce que je peux « gagatiser » )faisait son apparition, seulement 14 petits , petits mois après la naissance de son frère. Je devenais alors maman d’enfants rapprochés !
N’as-tu pas déjà entendu des gens qui essayent de te rassurer (et qui eux n’ont pas d’enfants rapprochés, voir même pas d’enfants du tout), te dire : « tu verras une fois qu’ils seront grands tu vas être tranquille, ils grandiront ensemble » Mais bon comme l’adage le dis : « Petits enfants, petits soucis …grands enfants, grands soucis », mais ça c’est une autre histoire ! Ma grand-mère avait d’ailleurs coutume de me dire que tant que tu mets encore tes enfants en pyjamas et que tu les couches et les bordes dans leur lit tu es tranquille, ce n’est qu’après que ça se complique. Je sens que je vais investir dans des pyjamas avec pieds, genre grenouillère, taille 18 ans !
Bref pour en revenir à notre sujet, je suis maman de trois bambins dont deux portent encore des couches.
Cette histoire commence à se compliquer dès l’apparition des premières rondeurs ventrales, un bébé devant, un bébé derrière (au dos) , et ce n’est que le début !
Je te passe le retour en arrière des deux frères (même celui de 9 ans ) qui tout à coup ont besoin en même temps s’il vous plait de toute l’attention de leur maman chérie qui pour assumer la commande d’attention devrait être équipée au moins de deux cerveaux, de deux paires de bras et d’un paquet de nerfs résistant supplémentaires !
Mais à part ça c’est QUE du bonheur ! oui mais du bonheur sportif alors ! Tu te transformes tout à coup en Clark Kent car au milieu d’une conversation il te faut filer en courant rattraper ton cher bambin de deux ans qui a décidé de se faire la malle pile poil quand maman trouve une copine et un semblant de vie sociale.
Tu contractes également le syndrome Gilles de la Touret , tu ne vois pas ?
Attends je t’explique, et pour cela rien de mieux qu’un exemple !
Mettons nous en situation avec une petite conversation entre deux copines :
« hier matin, j’étais –ARRÊTE CA TOUT DE SUITE-partie au marché et –POSE CA,ATTENTION !où en étais je déjà , oui le marché , donc je te disais que –NE FRAPPE PAS TA SŒUR- et VIENS ICI et là tu te retransformes en Clark Kent !
Les sorties ressemblent plus à un mix de Koh Lanta et Fear Factor qu’à une promenade familiale!
Bref QUE du bonheur !
Oh lala mais tu vas te dire : « elle n’aime pas ses enfants celle là ! elle n’avait qu’à ne pas en faire si c’est pour se plaindre comme ça ! »
Je te rassure, avoir des enfants rapprochés c’est du sport mais ça comporte aussi un lot d’innombrables bonheurs incommensurables , comme quand la petite dernière pleure et que son « grand » frère si petit encore va la consoler en lui disant avec ses mots d’enfants « pieuvre pas ma pincesse cha va aller ! » , quand ma fille regarde émerveillée ses grands frères et que je la sens si proche d’eux , quand mon fils de deux ans se met à changer Gangnam style avec une version toute à lui (oh pa papa style !) pour distraire sa sœur qui commence à chouiner dans sa chaise haute , quand il lui donne à manger mélangeant wolof et français approximatif et la gronde car elle ne lui a pas dit « merchi »
La liste est longue, chaque jour a son lot de bonheur et de frustrations aussi qui laisse le goût amer de ne jamais avoir le temps de s’occuper d’eux pleinement .
J’ai une chance extraordinaire , je connais la joie de voir un grand frère protecteur envers ses petits chéris comme il le dit et également de voir les deux petits chéris grandir ensemble !
Bref j’arrête ici de te raconter ma vie avec une dernière anecdote qui me fait bien sourire !
Chaque fois que je me promène avec mes trois enfants, les gens sont étonnés et me disent qu’ils ne pensaient pas que les toubabs faisaient les enfants aussi rapprochés ! Le monde à l’envers, moi qui pensais qu’ici je n’aurais pas ce genre de remarques !!!