COMMUNIQUE DE PRESSE des CEMEA

Publié le 19 mai 2013 par Balatmichel

PLAN AUTISME 2013 « QUAND L'ETAT SAIT LES BONNES PRATIQUES EN MATIERE DE SOIN ET DE FORMATION ! »

Le plan Autisme 2013 a été présenté très récemment par Madame CARLOTTI, Ministre Déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l'exclusion, accompagné de déclarations citées par le journal Le Monde du 2 mai 2013 :  « En France depuis quarante ans, l'approche psychanalytique est partout et aujourd'hui elle concentre tous les moyens. Il est temps de laisser la place à d'autres méthodes pour une raison simple : ce sont celles qui marchent et qui sont recommandées par la Haute Autorité à la Santé. »

 « N'auront les moyens pour agir que les établissements qui travailleront dans le sens où nous leur demanderons de travailler. »

Nous comprenons les pressions d'associations familiales pour aller vers plus de travail éducatif, en réaction à certains excès de pratiques psychanalytiques. Pour autant le plan Autisme tout en annonçant un certain nombre de mesures qui sont attendues (dépistage précoce, accueil des enfants à l'école, création de places en institution), exprime clairement la nécessité de la mise en oeuvre des recommandations de la Haute Autorité à la Santé (HAS) qui préconisent les approches neurocognitives, éducatives et comportementales et les méthodes de « l'analyse appliquée des comportements » et elles seules !

Exit les approches qui réfèrent à la psychopathologie, aux courants de la psychanalyse et non reconnues les professionnels et les équipes qui construisent le soin ou le travail social du point de vue de la psychothérapie institutionnelle. L'obtention des moyens sera conditionnée à l'application de ces recommandations. De même la formation des professionnels devra en tenir compte et le justifier pour être validée !

C'est une première, l'Etat sait et affirme ce que sont les bonnes pratiques professionnelles, y conditionne les moyens et oriente les formations des cursus initiaux et des contenus de la formation professionnelle continue. Et pourtant ces recommandations de la HAS conclues dans un climat de pression du lobbying de quelques associations actives mais minoritaires, que nous dénoncions déjà dans un précédent communiqué en avril 2012, sont des recommandations dont la pertinence a été questionnée très précisément par la revue Prescrire dans son numéro d'avril 2013. En effet, contrairement à ce qui est affirmé, aucune approche ne fait accord sur le plan scientifique dans le domaine de l'autisme et les travaux de la HAS n'ont pas non plus fait consensus.

Ces recommandations deviennent alors partisanes sans plus. Les travaux les plus concluants s'accordent pour énoncer la complexité de l'autisme, des autismes devrait-on dire ; ce sont les approches pluri dimensionnelles qui apportent les meilleures évolutions, les approches qui combinent les réponses éducatives, comportementales et thérapeutiques. En cela les pratiques inspirées de la psychanalyse et de la psychothérapie institutionnelle sont à considérer au même titre que les autres et non à rejeter, ni à opposer systématiquement et à valoriser en terme de complémentarités.

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