Genre: policier
Année: 1967
Durée: 1h50
l'histoire: Dans une petite ville du Mississippi, un crime vient d'être commis. L'adjoint du shérif arrête un inconnu assis dans le hall de la gare. Il est directement accusé du meurtre: il est Noir et a beaucoup d'argent sur lui. Après vérification de son identité, il s'avère que cet homme est Virgil Tibbs, un policier, membre de la brigade criminelle de Philadelphie. Il est alors relâché sans un mot d'excuse. Son supérieur lui ordonne alors de rester à Sparta et de collaborer avec le shérif Gillepsie pour retrouver le meurtrier en question
La critique d'Alice In Oliver:
Indéniablement, Dans la chaleur de la nuit, réalisé par Norman Jewison en 1967, fait partie des grands classiques du cinéma. D'ailleurs, le long-métrage est régulièrement cité dans le top 100 des meilleurs films américains. A sa sortie, Dans la Chaleur de la Nuit rencontrera un vif succès, à la fois public et critique. Le long-métrage est élu le meilleur film de l'année 1967.
Il obtient même plusieurs récompenses dont les Golden Globes (meilleur film dramatique, meilleur scénario et meilleur acteur pour Rod Steiger) et les Oscars (entre autres, celui du meilleur montage).
Le film sera suivi par deux nouveaux épisodes mettant en scène l'inspecteur Virgil Tibbs: Appelez-Moi Monsieur Tibbs et L'Organisation. Dans la Chaleur de la Nuit connaîtra même une adaptation télévisée. Au niveau de la distribution, ce film policier réunit Sidney Poitier, Rod Steiger (que j'ai déjà cité), Warren Oates, Lee Grant, Quentin Dean et James Patterson.
Plus qu'un film sur le racisme ambiant aux Etats-Unis, Dans la Chaleur de la Nuit est avant tout un long-métrage défendant les Droits Civiques.
Aussi est-il nécessaire de rappeler les grandes lignes de l'histoire. Attention, SPOILERS ! Un meurtre a eu lieu dans la ville de Sparta, dans l'Etat du Mississipi. Le corps d'un ingénieur a été découvert mort par un adjoint du shérif qui effectuait sa tournée.
Son argent lui a été dérobé, la police est en alerte. Sur le quai de la gare, un homme noir qui attendait tranquillement son train est arrêté sans ménagement. La couleur de sa peau est déjà un premier élément suspect dans cette petite bourgade où le racisme est très fort.
Conduit au bureau du shérif Gillespie, l'homme se présente alors comme un policier de Philadelphie, l'officier Virgil Tibbs (Sidney Poitier), qui plus est le meilleur spécialiste en homicide de son département. Bien obligé de le libérer, le shérif lui demande alors de l'aide pour sa nouvelle enquête.
Dans un premier temps, Tibbs refuse mais son patron lui ordonne d'apporter son expertise à la police de Sparta. Commence alors une investigation compliquée et dangereuse pour le policier noir, cible d'agressions et de moqueries, qui doit affronter une population hostile pour mener à bien son enquête.
A partir de ce scénario mené tambour battant, Norman Jewison signe un film coup de poing et s'attaque aux institutions américaines ainsi qu'à la mentalité des habitants du Sud des Etats-Unis, évidemment très hostiles à l'arrivée d'un policier noir dans leur petite communauté.
Le cinéaste peut également s'appuyer sur une excellente interprétation, surtout Sidney Poitier et sa fameuse phrase, devenue culte aujourd'hui ("Ils m'appellent Monsieur Tibbs !"). Mais il ne faudrait pas non plus oublier Rod Steiger, qui incarne le shérif Gillepsie et qui doit composer malgré lui avec un acolyte de "couleur".
Contre toute attente, ce duo atypique fonctionne à merveille. Car reconnaissons-le, si Norman Jewison signe ici son plus grand chef d'oeuvre, ce n'est pas non plus un immense réalisateur. Par exemple, ce dernier ne s'appelle pas Sidney Lumet et n'a pas les mêmes compétences derrière une caméra.
Qu'à cela ne tienne, le scénario reste la principale force du film. Le concept est non seulement original mais particulièrement insolent pour l'époque (n'oublions pas que le film date de 1967 !). Pour Norman Jewison, c'est le moment ou jamais de mettre en avant un contexte difficile et pénible pour la communauté noire, évidemment en proie à l'indifférence et même à la violence de certaines communautés blanches et fières de ses valeurs patriotiques et nauséabondes.
Bref, un film policier à vocation sociale qui mérite entièrement son statut de classique du cinéma.
Note: 18.5/20