Un touriste au Japon...

Voila trois jours maintenant que je poursuis mon voyage au Japon mais d une facon differente. De pelerin marcheur, je suis revenu a l etat de vacancier. Un statut finalement tres rare pour moi (si, si je voyage certes tout le temps et je ne dis pas que les instants de detente n existent pas pendant mes reportages ni mes aventures mais c est un peu different de "vacances", dont je peux facilement qualifiee cette derniere semaine au Japon). Je ne me sens par exemple meme pas tenu d ecrire mon blog et si j le fais ici c est uniquement parce que le clavier me demange tout de meme un peu.
C est vrai aussi que mon premier jour de tourisme etait encore dans la pure continuite de mon chemin ds 88 temples. C en etait meme la fin reelle si je m inscrits dans la tradition.
Une visite particuliere donc ou j ai retrouve l ambiance particuliere des temples de Shikoku et du pelerinage, avec l effort en moins puisque je m y suis rendu en train. Le site, classe au patrimoine mondial d l unesco, est tout a fait interessant. J avais aussi un excellent guide pour mieux decouvrir ces temples et leur subtilite en la personne de Typhoon qui m a gentiment accompagne ici.
Le site est construit en pleine montagne, comme certains des plus beaux temples de Shikoku. Sauf qu ici il ne s agit pas d un seul temples mais d une veritable cite de temples. C est la plus importante ville religieuse du pays.
Avec Typhoon, nous parcourons d abords les allees d un vaste cimetiere memorial qui mene a un des temples principaux. Typhoon connait parfaitement les lieux, il s y rend souvent car le temple familial est ici. Son epouse va meme une fois par mois a Koyasan. C est donc une grande chance pour moi d y aller en sa compagnie.
Un peu plus tard, nous visitons les autres principaux edifices qui baignent tous dans une serenite qui semble eternelle. Nous prenons aussi un excellent expresso a l italienne dans un etablissement bien sympathique tenu par un ami de Typhoon et son epouse, francaise. Cela me permet aussi de parler un peu en francais ce que j aime tout de meme bien! Leur fils de un an tient absolument a manger son dejeuner assis sur mes genous, l ambiance general du lieu est vraiment sympathique. Comme ils sont impressionnes par le temps record quje ai mis pour effectuer le pelerinage, le bon cafe nous est en plus genereusement offert!
Apres cette belle journee et encore une soiree amicale bien agreable, je quitte le sud d Osaka pour me rendre a Kyoto. Ce n est pas loin car c est finalement lameme aglomeration urbaine mais je dois tout dememe effectuer plusieurs changements avant d arriver a la gare centrale de cette cite bien connue pour son patrimoine exceptionnel en fin de matinee.
Comme je suis decidement un homme qui marche, et que j ai toujours aime decouvrir une ville nouvelle a pied, en allant a la rencontre des rues et des parcs, je me fais le plaisir de ne pas prendre le metro. Apres un passage dans le parc imperial, dont la partie la plus interessante est fermee au public, je deambule vers le qurtier est, ou se concentrent quelques tres beaux temples. Si le coeur de ville est tres emprunte, sans toutefois etre aussi ecrasant que Hong Kong par exemple, on retrouve tres vite des zones bien plus calmes. Bords de rivieres, colines, la ville semble respirer.
Je profite un bon moment de la decouverte et parcours tout de meme une bonne distance. Mais au bout d un moment la fatigue prend un peu le dessus et je commence a peiner d avoir mon sac sur les epaules. Il est donc temps de me mettre en quete d un hotel.
Or si l on trouve a peu pres tout ce que l on veut et meme plus dans les tres nombreux commerces de la ville, il semble que les hebergements soient une denree assez rare. Peu aide par le lonely planet qui s avere inefficace, je tente ma chance dans deux endroits mais les prix me paraissent excessifs, surtout compares a ceux de Shikoku. J ai raison de m enteter car je finis par rouver une petite auberge bien tenue et a l accueil sympa pour un prix defiant toute concurrence ici. C est en prime bien situe et apres avoir depose mon sac et pris un peu de repos, car cette recherche m a bien fait perdre une heure en deambulations fatiguees, je peux donc repartir facilement a la decouverte de la ville.
Je me balade dans le quartier a la fois branche, touristique et traditionnel entre riviere et canal. Beaucoup de restos, de la cuisine du monde entier. Cote riviere, les facades sont tres traditionnelles, je croise quelques geishas. Cote canal, les velos amares donnent un air d Amsterdam a ce coin de Kyoto.
Bien entendu, c est tres anime et ca le sera encore plus lorsque j y retournerai le lendemain soir. On se detend au bord de la riviere, on prend un verre, on mange et surtout, dans les immenses galeries couvertes, sortes de souks japonais moderne et branche, mais avec moins le cote grande chaines qucee q j ai pu voir ailleurs en Asie, on fait du shopping. C est tres actif mais pas frenetique, on ne se marche pas dessus non plus. Je croise plus tard quelques jeunes qui ont un peu "two much drinking", mais l ambiance reste bon enfant, cmme toujours ici.
J observe cette vie urbaine, sans bien sur y participer reellement. Je croise beaucoup de jeunes, en petits groupes. Les tenues, surtout celles des filles, sont recherchees. Pas mal d hommes en costume aussi et de femmes en tailleur, qui sortent du boulot.
Curieusement, dans cette foule, je me sens peut etre plus seul que lorsque j arpentais les chemins de Shikoku, dans la campagne. Ou seul, differemment.
Ce sentiment d etre observateur de la vie sans vraiment en faire partie, je le ressens d ailleurs souvent, notamment en ville. Que ce soit ici, a Paris ou meme a Aix les Bains. Je vais seul a travers les rues, l esprit attentif a ce que mes yeux decouvrent. Une ombre dans la nuit.
Le lendemain matin, apres une bonne nuit dans ma pension Chita ou je discute un peu avec la sympathique patronne, je me dirige vers l ouest de la ville pour visiter deux des plus beaux et plus reputes sites de Kyoto. C est d ailleurs ceux la que m avait particulierement recommande Typhoon.
Un coup de metro (tout de meme) et un cafe moccha plus loin et me voila aux abords de. Ce temple est surtout connu pour son pavillon d or. Evidemment classe au patrimoine mondial, le pavillon, entierement dore mais par ailleurs d une grande simplicite et d une architecture assez epuree, est resplendissant. Il surplombe un calme etang ou flottent des nenuphards.
C est tres beau mais l ambiance me change beaucoup de mes calmes temples de Shikoku. Nous sommes samedi et le site est bonde, meme si tout se passe tres calmement. Je rejoins aussi le monde du vrai tourisme, ou les entrees sont payantes. Neanmoins j apprecie car c est beau, interessant et d un raffinement exquis.
Le site suivant, ,ne l est pas moins. C est la que s etend le plus celebre des jardins zen mineral du monde. On peut l admirer, tout de meme tranquillement malgre la foule, en s asseyant un instant sur une plate forme, apres avoir dument retire ses chaussures, comme partout au JAPON.
Des collegiens me font repkndre a un petit questionnaires qu ils ont en charge de faire emplir aux visiteurs etrangers. Ils et elles sont bien sur en uniformes et tres bien eleves. Ce respect et cette amabilite sont vraiment une marque au Japon. C est sans doute le pays le plus calme et paisible que j ai visite.
C est egalement l un de ceux aussi ou j ai vu le moins de policiers. De mon experience de voyageur qui commence tout de meme a etre assez riche, c est d ailleurs un reel enseignement. La police et la disuasion armee ne resout en rien les problemes de violences quotidienne. Tout tient dans l education. L apprentissage du respect et la culture. Le Japon en est une illustration nette.
Quand lorsque je jette un oeil a l actualite en France et a Facebook, je vois que pour quelques vitrines brisees dans les beaux quartiers certains pensent qu il faut creer un etat plus repressifs et revent d une revolution en pensant que la situation est catastrophique, j ai un peu de mal. Ces putschistes (plus en reves qu en puissance je pense), puisque c est ainsi qu on nomme une revolution de droite (et notons qu historiquement ce n est guere bien conote) feraient bien de voyager davantage.
Cessons peut etre de penser que la situation est catastrophique (objectivement le niveau de vie en France et au Japon me semblent totalement equivalent et le pays semble aussi remue, mais avec je crois une reaction un peu differente mediatiquement et politiquement par une crise financiere importante. Ce qui n empeche pas, pas plus qu en France, les gens de consommer plus qu a bon compte). Les problemes sociaux existent mais la seule reponse n est sans doute pas policiere et economique. La culture, l education et la spiritualite me semblent tellement laisse de cote alors que les seules reponses et acces au bonheur ne peuvent venir que de la, des lors que le stade de la misere materielle est depassee, ce qui est le cas dans nos pays pour l immense majorite de la population. Notamment pour ceux qui ont peur et qui se plaignent de la  gravite d une situation qu ils ne vivent pas reellement eux memes.
Enfin, tout en developpant dans ma tete ces jolies reflexions de voyageur idealiste mais convaincu, mes pas me ramenent vers le centre ville. Je suis tout de meme assez fatigue et je sens que j ai puise dans quelques ressources lors de mon periple a Shikoku. La, je m accorde de nombreuses pauses. J ai souvent faim aussi. La soiree est comme celle d hier, interessante et riche
D observation.
Ce matin, apres une tasse de cafe a l auberge avec un sympathique couple de genevois et une derniere conversation avec la patronne qui me dit qu elle avait adore Marseille et sa diversite, je quitte Kyoto ou je commencais presque a trouver mes marques pour aller, par le fameux Shinkansen, l equivalent du tgv, tres cmparable en terme de confort et de prix eleve, decouvrir un eu Tokyo avant de rejoindre en express la region du mont Fuji et terminer mon voyage au Japon.
C est depuis le train que je termine ces lignes. Je leve les yeux et decouvre l impressionante masse du volcan aux large flancs.