18 mai / Leïla si tu savais

Par Blackout @blackoutedition
18 mai Leïla si tu savais Leïla si tu savais les yeux qu'il a quand se décide enfin à sortir de sa tanière le chasseur. D'abord il a fallu qu'il persuade sa carcasse de s'apprêter pour la chasse. Et de quitter ce vieux survet' pour passer cette chemise deux tailles en dessous. Et trop chaude pour la saison. Et de s'asperger de ce vieux parfum de supermarché bon marché et qui sent le désodorisant pour friture. Bien il sort ses yeux s'éclairent et Leïla. Comme Sabine comme Michelle repère à trois kilomètres la détresse qui perce de son regard trop appuyé. Il s'efforce de sourire mais une canine dépasse qui n'a rien eu à croquer depuis longtemps Leïla si tu savais les yeux qu'il a quand se décide enfin à sortir de sa tanière le chasseur. Bien sûr il y a les viandards qui collectionnent les encoches sur le canon de leur fusil. Mais y'a aussi les vieux loups solitaires et loin de leur foyer. Et qui rêvent de caresses. Et de dîners à la chandelle. Ceux-là ont les griffes rongées par les gifles du temps. Leïla de ceux-là il ne faut pas avoir peur.

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