Même s’ils n’illustrent rien de familier, comme c’est le cas de l’art abstrait, on reconnaît dans les tableaux de Véronique Brosset des choses très humaines. Grâce aux contrastes forts, à une gamme de couleurs particulière, et aux formes organiques, ces tableaux réussissent à transmettre une charge émotionnelle et une sensibilité sophistiquée et authentique.
Dans presque toutes les peintures, on trouve du noir et du blanc, ce qui crée le contraste. C’est ce contraste qui contribue aux éléments humains des tableaux, car chacun a tant de conflits et de contradictions en soi-même : l’innocence et la culpabilité, l’ignorance et la connaissance, l’émotion et la logique . . .
Chaque tableau réussit à exprimer un état humain en totalité, avec des subtilités ainsi que des complexités. Dans « Amnés’ic », la peinture jaune et rouge s’écoule vers un nuage de blanc en bas. Le nuage blanc a l’air de répandre, comme un nuage d’ignorance qui se développe au fil du temps. On ressent la descente graduelle, à la fois douloureuse et tranquille, de l’amnésie. « Pétul’anse » est un tableau principalement de rouge qui contient des taches de blanc, une ligne noire de fissure au milieu, et des gribouillis frénétiques, ce qui évoque un état identifiable de conflit et d’anxiété. Dans le tableau « Esper’anse », qui est principalement fait de blanc et beige clair, on trouve de longues lignes qui traversent le tableau verticalement. Quelque fois ces lignes sont partiellement recouvertes, mais malgré tout se continuent, ce qui représente l’élément de persévérance et d’épreuve dans l’espoir.
Même si ce sont des œuvres abstraites, ces tableaux évoquent l’état et l’esprit humain, ce qui est un défi réussi.
Les œuvres de Véronique Brosset seront visibles jusqu’au 26 mai.