18 mai 2013
C'est tout à fait flippant de se voir à la télévision : je ne me suis pas tout à fait reconnue, j'ai cependant noté mes tendances à faire des grimaces ... mais ce qui a de plus important pour moi est d'avoir partagé avec ma famille des instants tout à fait étonnants.
D'abord, répondre à deux questions : non, je n'ai pas présenté ma candidature pour la bonne raison que je ne connaissais pas ce programme avant que l'on me sollicite via ce blog : j'ai accepté avec enthousiasme. D'autre part, le défi a été déterminé par la production et les plats à "relooker" aussi. Le reste fut une de ces journées que je ne suis pas prête d'oublier !
Ils sont arrivés, comme prévu, à 7 heures.
Jamais je n’aurais imaginé qu’un tournage demandait un tel déploiement de personnel et de matériel. J’ai commencé à les voir décharger le contenu d’un camion entier dans la cour avant la montée jusqu’à l’appartement. A vue de nez, au moins 10 m3 : des projecteurs, des ordinateurs, la régie, les caméras, le matériel d’une cuisine professionnelle complète, y compris une centrale de refroidissement accéléré, et les denrées pouvant répondre à toute demande instantanée des chefs, le tout en quantité largement calculée. Tous les légumes, tous les fruits, les épices …. Incroyable … Bref, au bout de peu de temps, toutes les pièces de l’appartement étaient occupées et il ne nous restait pas 20 cm² pour nous poser… à part la surface de notre lit, repoussé dans un coin.
La cuisine était équipée d’un plan de travail supplémentaire posé en épi, le salon installé en studio d’interview des chefs, la chambre qui me sert de bureau installée en régie technique avec plein d’écrans – et deux extincteurs au cas où - et ma chambre en second studio, pour servir également de « confessionnal ». Ah, j’oubliais : le bureau de Claude utilisé pour la photographie des plats sur une « tournette », une table permettant de voir les assiettes sous tous les angles ….
Ensuite, il fallut occulter toutes les fenêtres à l’aide de grands draps et de larges scotchs noirs, afin que les variations de lumière du jour ne viennent pas perturber les prises de vues.
De la même façon, toutes les marques apparentes (électroménager, vêtements, ustensiles, produits alimentaires) ont été systématiquement recouvertes de scotch opaque afin que nul contentieux de droit ne puisse apparaître. De la même façon encore, on retira tous les tableaux de leurs emplacements. Si j’avais accepté par écrit la diffusion de mon image, il n’en était pas de même des auteurs de ces images … Le droit est partout.
Mais ce qui m’a le plus étonnée, c’est de voir se succéder dans les différentes fonctions, trois équipes différentes couvrant les 17 heures du tournage : cadreurs (cameramen), ingénieurs du son, techniciens de régie, productrices, journalistes, photographes de plateau, accessoiristes … J’évalue à au moins vingt les personnes différentes passées au cours de la journée dans mon appartement.
Et puis, les divas, Norbert et Jean.
Très professionnels et très gentils, mettant tout de suite à l’aise, à la fois inventifs et faisant le show toute la journée. Je n’étais pas impressionnée : il est vrai qu’après tout, ils ont l’âge d’être mes enfants … et j’ai eu beaucoup de plaisir à les accueillir et à travailler auprès d’eux. Norbert est complètement extraverti, « déconnant » à plein tube, sortant des blagues de garçon de cuisine à tout bout de champ, redevenant hyper-sérieux dès qu’on aborde les questions techniques. Jean, lui, est plus « en dedans », il cultive son mystère mais manifeste un grand besoin de tendresse. C’est l’alliance de l’eau et du feu, la complémentarité et la complicité. C'est le secret de la réussite de l'émission.
En avant pour un programme chargé et une pleine journée de travail.
En effet, les cuissons ont une durée déterminée et pas question de raccourcir, par exemple, celle du gigot ou le temps de compotage de la purée d'aïl … On attend donc que cela se termine pour passer à autre chose. Sous le regard continu de la productrice qui dicte ses suggestions en permanence par l’oreillette. En revanche, attaquer dès huit heures du matin avec du sang frais pour confectionner le boudin-maison avec Norbert qui s’en barbouille la figure comme un peau-rouge … j’ai bien failli défaillir !
Une journée commencée à 7 heures, et terminée … à 2 heures le lendemain : car lorsque les vedettes eurent terminé leur prestation, il y eut la dégustation (il était déjà 21 heures !) par Jean-Baptiste, Camille et Hugo, suivie en régie par Norbert et Jean, l’étonnement des petits juges devant la présentation « surprise » de plats traditionnels relookés, puis, le débriefing avec les chefs. Un moment délicieux pour moi, la grand-mère ! Norbert et Jean nous ont dédicacé chacun une de leur veste professionnelle. Je crois que Camille n’est pas prête de l’oublier.
Mais, la journée n’était pas terminée pour autant : le démontage de tous les fils électriques, de tous les dispositifs techniques, leur emballage dans les valises prévues à cet effet, puis la noria de l’évacuation, dans un grand calme, vers le camion accosté dans la rue, pour une fois totalement vide. Enfin, nous avons fait le tour de l’appartement remis en place comme 17 heures plus tôt, pour constater que rien n’avait été cassé ni déplacé.
Un tourbillon, une parenthèse, une expérience inoubliable qui nous a laissés complètement vidés de toute énergie.
Comme disait une célèbre publicité, je ne referai pas ça tous les jours !
Prochaines rediffusions : dimanche 19 mai à 19h 35 su 6ter, vendredi 24 en second rang sur 6ter à 21h 40, et sur M6, samedi 25 à 11h 30 et aussi, sur M6Replay !