Suis heureuse, suis en week-end, suis heureuse parce que je pars, suis heureuse.
J’étais heureuse, et j’ai allumée la radio, j’ai écouté les infos. J’ai appris que pour toucher le minimum vieillesse il me faudra travailler jusqu’à mes quatre-vingt piges, moins que la mort ne vienne abréger mes souffrances …
Et puis il y eu le flash météo, et j’ai su que je n’aurais pas dû l’allumer cette putain satanée radio, qu’il eut été préférable de rester dans l’ignorance, qu’il était trop tard, que mon âme s’était mise en harmonie avec la couleur du ciel. J’ai su que mes rêves de printemps, demeureraient des rêves avortés, que nul espoir n’était à espérer, à moindre de prendre place dans l’arche de Noé.
Et puis je me suis décidée à cesser de procrastiner, à remplir ma feuille d’impôt, vérifier, signer, effectuer les calculs … Et là encore je n’aurais pas dû …
C’est donc le cœur léger, l’âme sereine, parapluie à ne pas déployer pour ne pas m’envoler, sacs en bandoulière, écharpe en double tour nouée autour de mon cou, je m’en vais me faire coincer quelques heures dans les embouteillages, profiter du premier jour de mon week-end, du premier jour du reste de ma vie.
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