L’absence du père durant la petite enfance va toucher particulièrement les filles, au point que cette étude de l’Université de Bristol suggère un lien entre cette trop forte absence du père et la dépression chez les filles à l’adolescence. Ces conclusions publiées dans la revue Psychological Medicine montrent toute l’importance de la parentalité paternelle, aussi.
Cette large étude constate que l’absence du père, dans les 5 premières années de vie des filles entraîne un risque accru de dépression à l’âge de 14 ans, mais en revanche aucune augmentation du risque n’est trouvée pour les filles en cas d’absence du père, plus tard dans l’enfance, et aucune augmentation du risque n’est trouvée pour les garçons.
Les chercheurs ont analysé les données de 6.000 enfants participant à l’étude de cohorte Avon Longitudinal Study of Parents and Children qui évalue les différents facteurs de risque sur la santé et le développement des enfants.
Les chercheurs se sont intéressés au lien entre l’absence du père biologique à la petite enfance et le risque de troubles de santé mentale, dont les symptômes de dépression, évalués par questionnaire à l’âge de 14 ans. Les différents facteurs de confusion ont été pris en compte comme le statut socio-économique familial, différentes caractéristiques et antécédents de la mère et tout conflit parental.
Un risque accru de 53% de symptômes dépressifs chez les filles, en cas d’absence du père :
Globalement, les filles signalent des niveaux plus élevés de symptômes dépressifs que les garçons, indépendamment du fait que leur père ait vécu avec elles ou non :
· 23,3% des filles privées de la présence du père durant la petite enfance présentent
des symptômes dépressifs à 14 ans,
· 14,0% des filles privées de la présence du père durant l’enfance présentent des symptômes dépressifs à 14 ans
· 14,5% des filles dont le père était présent durant toute la durée de l’enfance, présentent aussi, à 14 ans, des symptômes dépressifs.
· 8,4% des garçons privés de la présence du père durant la petite enfance présentent des symptômes dépressifs à 14 ans
· 9,2% des garçons privés de la présence du père durant l’enfance présentent des symptômes dépressifs à 14 ans
· 7,4% des garçons dont le père était présent durant toute la durée de l’enfance, présentent à 14 ans, des symptômes dépressifs.
· Les auteurs constatent que les filles dont les pères sont absents pendant la petite enfance ont un risque accru de 53% de présenter des niveaux élevés de symptômes dépressifs à 14 ans, par rapport aux filles dont les pères sont présents durant cette période (OR : 1,53 IC : 95% de 1.7 à 2.21).
· Mais les garçons dont les pères sont absents ne présentent pas plus de symptômes dépressifs à l’âge de 14 ans que les garçons dont le père est présent durant la petite enfance (OR : 1,08, IC : 95% de 0,65 à 1,79).
En conclusion, l’absence du père dans la petite enfance augmente le risque de symptômes dépressifs chez les adolescents, mais en particulier chez les filles.
Source:Psychological Medicine doi.org/10.1017/S0033291713000603 May 14 2013Father absence and depressive symptoms in adolescence: findings from a UK cohort. (Visuel© tan4ikk – Fotolia.com)
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