de Philippe Delerm
Le début de l’après-midi était insupportable de lenteur, sombrait parfois dans la morosité d’un cahier de vacances, l’ennui infini d’une sieste où je ne dormais pas. Les quatre coups de la pendule ouvraient enfin l’espace. Nous partions ‘à Garonne’. Aller à Garonne, c’est infiniment plus qu’aller au bord de la Garonne. Pas besoin d’un article. A Garonne comme on dirait à Brocéliande, sous l’emprise d’un pouvoir. Pas sur la rive, mais dans tout le royaume voué au fleuve. ‘En nous ouvrant les portes de la Mascagne, la maison de ses grands-parents puis de ses parents, où se retrouve en vacances, toutes générations confondues, la famille Delerm, l’auteur se retourne pour la première fois sur son enfance et son adolescence. Dans le livre peut-être le plus personnel qu’il ait jamais écrit, il nous fait le portrait tendre et doucement nostalgique des lieux et personnages qui l’ont vu grandir chaque été.
A la manière de la Madeleine de Proust, ce petit livre se déguste en fermant les yeux et en faisant revivre les souvenirs de vacances d’enfance. Si la maison de mes grand-parents n’étaient pas située dans la même région, le même type de souvenirs m’habitent
L’écriture simple nous fait rentrer dans l’intimité de son enfance avec un brin de nostalgie, juste ce qu’il faut. Les descriptions sont belles et tellement suggestives que, fermez les yeux ? Vous verrez les couleurs d’un été dans le Sud apparaitre dans votre esprit, la sensation de chaleur, d’humidité, les odeurs arriveront.
L’enfant grandissant, c’est adolescent puis adulte que l’auteur continue de retrouver le bonheur des retrouvailles avec le reste de sa famille dans cette maison, qui est celle de ses racines.
C’est un beau livre sur les racines, sur la famille. Une lecture rapide et très agréable