Avec : Jessica Chastain, Nikolaj Coster-Waldau, Megan Charpentier, Isabelle Nelisse, Daniel Kash, Javier Botet, Jane Moffat, Julia Chantrey, David Fox, Dominic Cuzzocrea...
Genre : Épouvante.
Origine : Espagne - Canada.
Durée : 1 heure 40.
Date de sortie : 15 mai 2013.
Synopsis : Il y a cinq ans, deux sœurs, Victoria et Lily, ont mystérieusement disparu, le jour où leurs parents ont été tués. Depuis, leur oncle Lucas et sa petite amie Annabel les recherchent désespérément. Tandis que les petites filles sont retrouvées dans une cabane délabrée et partent habiter chez Lucas, Annabel tente de leur réapprendre à mener une vie normale. Mais elle est de plus en plus convaincue que les deux sœurs sont suivies par une présence maléfique…
Bande annonce française
"J'aimerais que tu me parles de Mama."
Guillermo Del Toro à la production, trois prix au festival de Gérardmer, Jessica Chastain devant la caméra, film d'épouvante hispanique, affiche sympathique... Tout semblait réuni pour que j'aille voir "Mama" en salles à tel point que ce fut même le film qui m'attirait le plus cette semaine. C'est donc sans hésiter que je me suis diriger vers ma salle obscure la plus proche.
Et je ne regrette pas mon déplacement. Bon je reconnais que je m'attendais quand même à quelque chose de plus fort mais globalement, j'ai quand même beaucoup aimé ce scénario écrit par Barbara Muschietti, Andres Muschietti et Neil Cross. Plus fort car sous ses aspects, ce film est quand même assez académique je trouve. Là où il se démarque un peu, c'est que sous ses airs de films conventionnels, il possède quand même quelques idées fort intéressante de sa base tout d'abord avec cette histoire de fillettes présente dans une famille loin d'être exemplaire avec la situation professionnel du père qui ne sera plus exploité par la suite jusqu'à son final qui, même prévisible, réussi à nous surprendre. C'est ainsi que j'ai passé mon temps à voir ce film oscillant toujours entre le bon et le très bon.
Et c'est peut être pour ça que je suis resté sur ma faim car j'ai eu l'impression de voir un énième film d'épouvante (même si on reconnais bien là le côté hispanique qui joue beaucoup avec ce qu'on ne voit pas) tout en me disant qu'il y avait des éléments suffisamment riche qui auraient pu donner quelque chose d'un peu différent sans jamais pour autant y parvenir. Reste que c'est quand même très efficace. Je n'ai pas vu le temps passé et même si l'épouvante n'as pas trop fonctionné sur moi, les sursauts étant assez téléphonés, en le voyant comme un thriller fantastique j'ai réussi à mieux l'apprécier.
Le résultat fonctionne aussi car la distribution est très bonne à commencer par une Jessica Chastain que j'ai beaucoup aimé retrouver à l'écran. Dans le rôle de Annabel, l'actrice nous montre encore une nouvelle facette de son talent. J'ai beaucoup aimé la voir dans la peau de cette mère par intérim paumé qui va vraiment évolué, grandir et prendre conscience de ses responsabilités. La comédienne est très crédible, remplie parfaitement l'écran et nous montre des choses assez plaisante. Elle à une faculté pour passer d'un rôle à un autre que j'aime beaucoup et dans ce nouveau registre, elle s'en sors vraiment très bien.
J'ai bien aimé aussi Nikolaj Coster-Waldau dans le rôle de Lucas.L'acteur est charismatique, forme un bon couple avec Jessica Chastain et gagne tout de suite notre sympathie. C'est peut être pour ça aussi que je regrette le fait que son personnage soit éclipser au fur et à mesure que le film avance. Même dans le final, je trouve qu'on ne lui donne pas l'importance qu'il aurait pu mérité. On aurait pu jouer avec l'absence du père mais même si on le répercute sur la tante, je trouve ça dommage que ce personnage masculin ne soit pas plus important même si ça fait quand même plaisir de voir une femme en tête d'affiche pour ce genre de production.
Après, les deux jeunes comédiennes Megan Charpentier et Isabelle Nelisse, respectivement Victoria et Lilly, sont elles aussi pas mal du tout. Je dois même avouer que j'ai été bluffé par leurs interprétations qui sont loin d'être légère. Si Megan Charpentier est celle des deux qui va voir son personnage le plus évolué, que ce soit physiquement et psychologiquement, Isabelle Nelisse va pour sa part faire preuve d'une constance assez déstabilisante en étant capable de nous provoquer quelques frayeurs bien plus jouissive que celle de Mama elle même (notons le bon travail d'ailleurs de Javier Botet derrière le numérique).
Le reste de la distribution m'as pour sa part moins marqué. J'ai pas forcément trouvé très utile le personnage de la tante Jean qu'on exploite vraiment très peu malgré une interprétation correcte de Jane Moffat tandis que je suis loin d'être fan de Daniel Kash dans le rôle du Docteur Dreyfuss qui lui ne m'as pas toujours convaincu loin de là. Pour le reste, c'est plutôt anecdotique comme le personnage du père donc qu'on n'exploitera pas plus que ça tout comme les origines de Mama qu'on creusera vite fait uniquement dans le but d'avoir un prétexte pour ce récit sans chercher à faire dans l'innovation.
Visuellement pour son premier long métrage, Andres Muschietti nous offre une belle mise en scène. Il y à quelques imperfections, il joue beaucoup avec les codes du genre ce qui explique aussi le manque de surprises mais il maitrise quand même son sujet. Certains plans m'ont vraiment paru très beau et j'ai beaucoup aimé son utilisation du hors champs pour susciter la peur plutôt que de tomber dans la surenchère. On évitera pas le grand final mais c'est quand même bien amené avec un faux air de cinéma à Tim Burton qui est loin de me déplaire également.
Alors oui, c'est un peu long à se lancer, oui il y à une certaine lenteur qui fait un certain contraste avec le final plus dynamique mais le résultat reste réussi avec un bon montage, une bonne photographie et une lumière efficace qui contribue à la bonne ambiance du film. Les décors sont bien exploités (j'aime beaucoup l'utilisation de la maison), les costumes sont bien pensés (j'apprécie les tenues de Jessica Chastain qui colle bien avec son personnage) et les effets spéciaux m'ont la plupart du temps convaincu.
Histoire de repenser très fortement au cinéma de Tim Burton (je sais pas si c'est voulu ou pas), la bande originale composée par Fernando Velázquez est très bonne mais nous fait beaucoup pensé aussi à une partition de Danny Elfman surtout dans son final. Un final qui m'as bien plu encore une fois et qui j'espère ne suscitera pas de suite comme Universal aimerait en faire une pour surfer sur le succès de ce film qui en trois semaines d'exploitation, à rapporter au box office américain 70 millions de dollars alors qu'il n'en a couté que 15... Sur cette question, je suis plutôt du même avis que le réalisateur qui déclare : "Je ne vois pas comment on pourrait exploiter le concept sans trahir l’original. J’espère vraiment passer à autre chose." (Source : Allociné).
Pour résumer, j'avais peut être mis la barre trop haute dans mes espérances, la pilule passera peut être mieux lors des prochains visionnages, mais je suis quand même resté sur ma faim avec ce "Mama" qui n'as pas su être novateur et tenir toute les promesses que j'avais mis en lui. Très académique et prévisible malgré quelques petits points fort intéréssant, le premier long métrage de Andres Muschietti reste quand même très plaisant et montre de bonnes choses. Ça reste un réalisateur que j'aimerais bien suivre par la suite car je suis curieux de voir ses projets projets mais en attendant j'ai quand même bien aimé ce thriller fantastique qui passe plutôt bien avec cette mise en scène réussie mais également une distribution convaincante. Un film qui vaut le coup d’œil, un coup d'essai parfois maladroit mais prometteur.