Elles ont juste été fabriquées puis vendues, et ont changé le monde. En d’autres termes, c’est le marché qui innove, pas la bureaucratie. Les auteurs admettent qu’il y a peut-être eu des copies de ces mêmes innovations qui ont été brevetées. Mais en fait cela ne change pas les implications de l’étude, à savoir qu’il n’y a aucun lien entre l'existence des brevets et le sens et le rythme de l’innovation.
En fouillant dans leurs références, on trouve d’autres pépites d’information. Il s’avère que d’autres chercheurs ont abouti aux mêmes conclusions au début du 20ème siècle, et de même en remontant jusqu’au milieu du 19ème siècle. Les résultats sont tous similaires : il y a les brevets et il y a les innovations, mais ils ont peu voire rien en commun. Ces résultats sont une illustration du gouffre qu’il y a entre les sciences populaires et la vraie science. Dans la version populaire, les gens s’imaginent qu’ils vont rêver d’une idée, déposer une demande de brevet, puis fabriquer et devenir millionnaire. La réalité du terrain c’est que 90% des brevets ne servent à rien. Ils sont juste bons à accrocher au mur, mais c’est à peu près tout. Les brevets qui servent vraiment dans ce monde sont utilisés comme des armes par les grosses entreprises pour faire du tort à leurs concurrents. Ils ne sont pas la raison du succès d’une affaire ; c’est tout l’inverse. Plus l’entreprise est grosse, plus elle est impliquée dans le marché des brevets pour l’aider à maintenir sa place sur le marché. Ils intentent des procès qui durent des années et qui se règlent finalement par un arrangement financier. Pendant ce temps, au lieu de mettre le paquet sur l’innovation, ils la mettent sur pause. Tant que le brevet est là, les autres innovations sont légalement contraintes de ne pas faire ce qu’elles font le mieux. L’industrie des logiciels est un excellent exemple. Dans les années 1970 et 1980, les brevets étaient rares voire inexistants. Les sociétés gagnaient de l’argent en créant et en vendant, exactement comme cela se fait normalement dans une libre entreprise. Puis, l’industrie s’est développée. Des gens comme Steve Jobs, qui auparavant vantait ce talent de voler les idées des autres, ont commencé à menacer d’autres sociétés de procès. Les jeunes programmeurs d’aujourd’hui savent très bien que si jamais ils inventent quelque chose qui menace une grosse entreprise, la petite société sera écrasée. Vous pouvez lire l’article au complet surhttp://www.contrepoints.org Article original titré Does Innovation Require the Patent Office? publié par Laissez-Faire