Upcycling et ordinosaures : Ikea, s’il-te-plait dessine moi un ordinateur

Publié le 17 mai 2013 par Jfcauche @jeffakakaneda

Réemploi, recyclage… Ces pratiques sont devenues une nécessité, d’autant plus importante face au phénomène de l’obsolence programmée. Les logiciels et systèmes libres permettent depuis longtemps de donner un second souffle, une seconde vie à des ordinateurs promus à la casse en optimisant les performances, prolongeant ainsi de plusieurs années l’utilisation des machines.

Je me posais cependant récemment la question face à une montagne de tours toutes plus ternes, plus grises, plus standardisées les unes que les autres : quel attrait pour le consomm’acteur, pour l’acheteur qui devra se contenter d’un ordinateur au design depuis longtemps passé de mode alors que les rayons regorgent de machines particulièrement attirantes pour les yeux ?

Je ne vous apprendrai rien : le design joue grandement dans le choix d’un objet. Tout le succès d’Apple vient ainsi en partie de l’importance donnée à ce dernier dans la conception des produits. L’ipod, qui a marqué le renouveau d’Apple, aurait-il eu un tel retentissment s’il avait ressemblé à une simple clé USB comme beaucoup d’autres baladeurs ?

Doit-on donc en fonction de ses moyens se contenter de vieux ordinateurs ? Recycler simplement les ordinateurs sans leur ajouter un plus a-t-il de l’avenir ou va-t-il rester cantonné à une autre fracture numérique : de beaux ordinateurs pour ceux qui le peuvent et de vieux ordinateurs pour les autres ?

C’est pour cela qu’a germé cette idée : faire du réemploi des ordinateurs un acte de recylage, d’upcyclage total. Ikea est sans conteste le leader mondial du design accessible à un large public quels que soient les moyens financiers dont l’on dispose. J’imagine donc un jour ses designers se penchant sur la question, produisant un ou plusieurs exemplaires de coques pouvant accueillir les différentes cartes contenues dans les tours. Cela pourrait devenir un jeu : monter son ordinateur en kit de manière simple, voire le recréer de toutes pièces au travers de l’impression 3D, l’outil Filabot permettant depuis peu à partir de n’importe quel plastique de refabriquer du plastique utilisable par une imprimante 3D.

Les bénéfices pour la firme seraient triples : action écologique en aidant au recyclage des machines, voire au plastique constituant les tours ; possibilité de réutilisation des machines au travers d’actions éducatives et pédagogiques via leur fondation par exemple ou d’autres projets humanitaires ; conception d’un nouveau produit pour un marché encore peu investi.

Cette action se traduirait positivement en termes de communication et ne nécessite que peu d’investissement. Il s’agit essentiellement d’un travail transversal entre l’entreprise et ses designers, les dispositifs et associations oeuvrant dans le domaine du réemploi du matériel informatique, voire la communauté du logiciel libre pour la préparation des ordinateurs à des fins éducatives ou simplement sociales. Alors, Ikea, s’il-te-plait, dessine moi un ordinateur…

[Edit] : J’ai reçu une réponse du siège d’Ikea en Suède. Malheureusement, malgré un mail très sympathique, la réponse est négative comme vous pourrez le constater ci-dessous :

However, IKEA does not wish to step into the computer world, as we need to focus on home-furnishing articles due to our already very wide range that needs to fit into our stores. We will therefore have to turn down your offer.

L’histoire ne se termine cependant pas là et je ne désespère pas de pouvoir créer un événement autour du design des PCs recyclés. Wait and see !


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