C’est le moment tant attendu par les cinéphiles du monde entier: Le festival de Cannes!
Pendant 12 jours, certains essaieront désespérément de vendre leurs films, d’autres y arriveront. Et quelques privilégiés sélectionnés par Thierry Frémaux monteront les marches pour présenter leur oeuvre dans l’espoir de repartir avec un bel objet de 13,5 centimètres de long pour 9 centimètres de large recouvert de 118 grammes d’or jaune et posé sur un coussin en cristal d’un kilo… La palme d’or!
Pour les plus curieux, cet objet créé par Chopard vaut dans les 20 000 euros et le dernier à l’avoir remporté est le sublime « Amour » de Michael Haneke.
Le festival se veut être un reflet de la production cinématographique mondiale actuelle, éclectique donc. Outre la sélection officielle et ses stars grimpant le tapis rouge, il comporte d’autres sections dont la « Semaine de la critique », « la Quinzaine des réalisateurs » et « Un certain regard » qui se penche sur des films plus atypiques et aide leur distribution en France.
Alors la grande question est: cette année sera-t-elle une bonne cuvée? À première vue elle en a tout l’air, si elle regorge de certains habitués, elle n’oublie pas de mettre en avant des noms moins connus dont les projets ont l’air tout aussi alléchants. Heureusement Haneke n’a pas fait de film cette année, une aubaine pour les autres réalisateurs en compétition.
Du coté du jury on retrouve entre autres: Christoph Waltz, Ang Lee, Daniel Auteuil et Nicole Kidman. Le tout présidé par Mr Steven Spielberg, un grand réalisateur certes, mais on peut craindre que celui qui partira avec la palme cette année soit un film consensuel et scolaire à son image.
Introduction faite, un petit tour des films présentés que nous guettons donc avec impatience sur nos écrans:
Parmi les premiers habitués du festival que nous sommes ravis de revoir cette année, les talentueux frères Coen avec « Inside Llewyn Davis » qui suivra un jeune chanteur de folk et les obstacles qu’il rencontre. Les frères ont déjà reçu un beau nombre de prix avec « Fargo », « The Barber » et « Barton Fink » Palme d’or en 1991.
Sortie sur nos écrans le 6 novembre.
Ils ne seront pas les seuls à nous parler de musique puisque Jim Jarmusch revient lui aussi avec « Only lovers left alive », l’histoire d’un musicien underground profondément déprimé qui retrouve son amante et dont l’idylle va être perturbée par l’arrivée de la petite soeur de celle-ci.
Si on ne dispose pas encore de d’informations, on sait qu’il bénéficie d’un casting de luxe uniquement avec la présence de la grande Tilda Swinton, qu’on aperçoit dans ce premier extrait énigmatique:
Parmi les réalisateurs français, on est contents de retrouver Arnaud Despleschin, également habitué du festival. S’il garde Mathieu Amalric, son acteur fétiche, on le trouvera cette fois en face d’un autre immense comédien: Benicio Del Toro. « Jimmy P », tourné aux États-Unis est tiré de « Psychotérapie d’un Indien des plaines » de Georges Devereux et retrace l’histoire vraie d’un amérindien névrosé et de l’auteur en question qui tentera de l’aider avec une psychothérapie dont il a écrit un livre.
Le film sort le 11 septembre et n’a pas encore de bande annonce pour l’instant.
Autre compatriote présent cette année: François Ozon avec « Jeune et jolie », qui nous contera l’histoire d’une jeune fille moderne, et de son rapport à la prostitution. Celui-ci a déjà une bande annonce qui sent bon (ou pue) le cinéma français. Mais Ozon s’il n’est pas toujours captivant a quand même réalisé quelques films très appréciés et possède son univers particulier (en France ce n’est pas de refus).
On pourra se faire un avis le 21 août, en attendant « Ozon » jeter un coup d’œil à ce premier extrait:
Si on attend pas le film de Valeria Bruni-Tedeschi « Un château en Italie », mais alors pas du tout, on en parle quand même pour ne pas être attaqués de sexisme. Elle est en effet la seule femme présente dans la sélection officielle… Fallait-il remplir un cotât pour éviter les polémiques de l’année dernière où le festival ne comptait aucune femme dans sa sélection? Quoi qu’il en soit c’est fait, la réalisatrice molle est de retour et elle est la seule représentante de la gente féminine… On espère qu’une femme de talent, si elle existe, saura un jour se montrer à la hauteur de cette lourde responsabilité.
Coté cinéma Italien, on retrouve Paolo Sorrentino (réalisateur d’ « Il divo » Prix du jury en 2008 et de l’affligeant « This must be the place ») avec « La grande Bellezza ». Film sur un sexagénaire cynique et désabusé qui fréquente la haute société mondaine romaine et a écrit un roman étant jeune. Il se réfugiera dans ses souvenir d’ amour, et se penchera sur la question de l’écriture d’un nouveau roman. En salles ce mercredi 22 mai.
Si la musique et les morceaux choisis de la bande annonce Française nous vend un folklore et une image italienne, celle qui est diffusée dans le Pays d’origine est bien différente. On vous met quand même la sous-titrée, c’est plus sympa et elle donne quand même bien envie:
Vent d’air frais, un thriller sur la croisette! Et pas n’importe lequel puisque « Wara no tate » est réalisé par Takashi Miike qu’on ne présente plus.
En plus de ça le film jouit d’un pitch assez alléchant: Après l’assassinat de sa petite fille, un puissant homme politique propose une très grande récompense à qui tuera le meurtrier. Craignant pour sa vie, celui-ci se rend à la police qui aura du mal à s’occuper d’un prisonnier dont la tête est mise à prix pour 1 milliard de yens, ce qui attire forcément les foules…
Pas encore de date chez nous pour ce film mais un trailer juste ici:
Roman Polanski, onze ans après sa palme d’or pour « Le pianiste », revient avec une adaptation de « La venus à la fourrure » écrit pas Leopold von Sacher-Masoch qui n’est autre que le fondateur du… Masochisme! Intriguant n’est-ce pas. Le réalisateur dirigera sa femme, Emmanuelle Seigner qui donnera à nouveau la réplique à Mathieu Amalric quelques années après « Le scanphandre et le papillon ».
James Gray, autre coutumier de la croisette revient cette année avec « The immigrant » film d’époque sur… Des immigrés? Oui, deux immigrées Polonaises arrivant à New York en 1921 dont l’une se livrera à la prostitution pour sauver sa sœur.
Au casting: Marion Cotillard, et pas de surprises puisque c’est un film de James Gray: Joaquin Phoenix!
Il y a quelques temps, on apprenait avec étonnement que Steven Soderbergh arrêtait le cinéma… Il se tourne en fait vers la télévision et présentera cette année « Behind the candelabra » son biopic sur Liberace tourné pour HBO avec Michael Douglas et Matt Damon. On se souvient que Soderbergh avait fait fort avec son premier film « Sexe, Mensonges et Vidéo » Palme d’or en 1989.
Le réalisateur arrête donc le cinéma car il se dit lassé… à dire vrai, dernièrement il était surtout lassant, mais l’excellente bande annonce de son dernier film fait rêver et nous donne une belle lueur d’espoir. Tout est kitchissime à souhait, les acteurs en plus d’être au top de la classe ont l’air flamboyants et ça c’est gai!
Pour finir, prix de la mise en scène en 2011 avec le surestimé mais néanmoins excellent « Drive », le réalisateur Danois Nicolas Winding Refn, talentueux parmi les talentueux, présentera le très attendu « Only God Forgives ». Il retrouve Ryan Gosling (qui ne sera plus devant la caméra pour un moment, donc profitez-en) et nous propose cette fois une œuvre bien à lui, puisque contrairement à « Drive » il en a écrit le scénario. Un détail important étant donné qu’il était l’auteur de tous ses films sauf ce dernier.
Les fans de la première heure de N.W.R sont contents puisqu’il semble revenir à une mise en scène plus personnelle et à une violence qui lui est chère. Le film qu’il décrit comme un western moderne se passe à Bangkok et les images que l’on a pu voir jusqu’ici sont tout simplement splendides. Le film sort le 22 mai et plutôt que la bande annonce qui a déjà fait le tour du web, voici donc un court extrait dont la mise en scène fait baver et où l’on apprend que Ryan n’aime pas le whisky:
Voilà pour les films en compétition officielle, reste la sélection d’ « Un certain regard » qui devrait comporter son lot de curiosités et de découvertes.
On pourra y voir « The bling ring » de la surestimée Sofia Coppola, coupable souvenons-nous de « Somewhere », mais aussi le dernier film de Claire Denis « Les salauds ». Réalisatrice rare, elle est pourtant l’une des plus intéressantes et originales sur notre territoire.
Il y aura six premiers films présentés dont « La jaula de Oro », film mexicain sur 3 adolescents fuyant le Guatemala pour rejoindre les États-Unis.
On note aussi la présence de James Franco qui adapte Faulkner avec « As I lay dying ». Car en plus d’être très beau Franco est un touche-à-tout à la base d’un bon nombre de projets intéressants.
Voilà, une année qui s’annonce excellente donc, avec son lot de films attendus et ses belles surprises.
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