Je me souviens de cette photo. Parce que j'avais adoré le paysage. Ces enfants qui jouaient sur ce terrain, derrière cette église qui nous protégeait. Et nous finalement l'insouciance incroyable d'une bande d'amis qui venaient de passer la trentaine, des gamins ou des chiens (des gros) en plus. L'époque des mariages et des baptêmes.
Nous étions dans ce même endroit tout à l'heure. L'insouciance était partie, remplacée par des nuages et une réalité qui est ce qu'elle est. Nous étions la même bande d'amis. Et on avait franchement un truc en plus dans le bide qui fait pas forcément de bien.
Ce soir, je pense très fort à cette amie qui nous a quitté. Elle continuera à voir ces enfants jouer au ballon au pied de cette église. J'espère qu'elle rencontrera là haut mon papy (il se présentera, il dira qu'il est mon papy) et mon ami dont sa femme est venu garder bébé aujourd'hui. Ce soir je pense très fort à mon ami et à sa fille. Il le sait. Je l'embrasse vraiment très fort...
De cette cérémonie, je garde quand même un truc en tête. C'est que la vie continue, et que les enfants continueront quand même à courir derrière le ballon. D'ailleurs, pendant que nous nous recueillions en chanson et en amitié devant la dernière demeure de mon amie, je voyais ces mêmes enfants, ou leurs petits frères, jouer sous cette pluie de printemps. Comme un symbole, ou un message.
Et de notre dernière rencontre avec notre amie, c'est ce que je retiens. C'est, j'ai l'impression, le message qu'elle a voulu nous faire passer.
Le jeu continue. Les enfants continueront à jouer. Ça ne m’empêche pas d'avoir mal au bidou ce soir. Ça ne m'empêche pas de penser à elle, et mon ami et à sa fille.
Le jeu continue. Ça pourrait faire une jolie chanson ça... Peut être une des plus belles...