L'iode et le bleu des souvenirs.

Par Kaeru @Kaeru


Quelques jours à Nice, à flâner dans les rues piétonnes, à regarder la ligne d'horizon toujours changeante depuis la Prom. Quelques jours pour des moments privilégiés avec des être qu'on aime. Et surtout, quelques jours pour voyager dans les souvenirs, dans les méandres des histoires familiales.
Retourner à Nice, ma ville natale, était cette fois un voyage particulier. En décembre, j'avais fait le chemin seule, pour une rencontre privilégié avec ma mère. Cette fois, je voulais aussi tenter de combler la brèche avec mon père, béante depuis l'été dernier. Rétablir un semblant de normalité en toute conscience de nos différence et de son incapacité à me comprendre, à s'excuser pour les blessures infligées, parfois avec intention. À mes côtés, mon compagnon, un soutien moral tenace sous ses poils de moustache.

Ma mère et La Moustache


Le temps était changeant. Clément les premiers jours, il a viré à la pluie le jour où j'ai revu mon père. Pas un orage dévastateur, mais juste une pluie salutaire, pour nettoyer et du vent pour balayé la pollution. Du gris pas vraiment triste, du gris sans nostalgie. J'aime trop ma vie aujourd'hui pour regretter les illusions du passé.

Brochette de quidam tous nominés dans la catégorie "Senior"


Par contre, je sais profiter des petits trésors impromptus comme la vision océan de ces bocaux de pharmacien sur la brocante du cours Saleya.
Ma mère se souvient de son père herboriste et les anecdotes s’égrainent comme un chapelet précieux...
Un carton de santon en porcelaine pour glisser dans une galette maison ou décorer la crèche de Noël. Autant d'images fortes, de petits résumés de l'ambiance de cette ville.



Et quand je reviens à la maison, la besace pleine de photos, de pots de miel et de confiture, j'ai l'impression d'avoir accompli quelque chose de très grand. Très important.
Une chose qui me dépasse un peu, qui me lie avec ceux de mon sang qui sont morts bien avant, ceux que je n'ai jamais connu.
Mon regard sur la Côte d'Azur s'adoucit même s'il reste très affuté et manque de tendresse. Cependant, j’apprends à me concentrer sur ce qui me touche et j'oublie le reste.
Me voici de nouveau à Paris ; les mains de démange d'écrire toutes ces histoires que je portent et que je nourris. Du bleu dans la tête et un océan infini et mystérieux dans le cœur. À explorer !

Copyright : Marianne Ciaudo