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Gatsby, Le Vraiment Magnifique

Publié le 17 mai 2013 par Wtfru @romain_wtfru

the gatsbyréalisé par Baz Luhrmann
avec Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire, Carey Mulligan
durée: 2h23

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SYNOPSIS
Nick Carraway est un jeune homme du Middle West proche de la trentaine. Il quitte sa région pour travailler dans la finance à New York. Il emménage alors à côté de Jay Gatsby, dont l’immense maison occulte celle de Nick. De plus, Gatsby donne fréquemment de somptueuses et importantes réceptions. Mais Nick ignore tout de cet homme, sujet des plus folles rumeurs.

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AVIS
Film d’ouverture du Festival de Cannes, Gatsby le Magnifique promettait un feu d’artifice visuel comme Baz Luhrmann, le réalisateur du projet, les aime tant.
Aidé d’une bande son énorme et d’un casting d’acteurs impeccable (dont les retrouvailles avec DiCaprio, seize ans après Romeo + Juliette), Luhrmann réussit le pari d’adapter le roman universellement connu, sur un modèle anachronique, une de ses plus grandes forces.

Pensé totalement en 3D, le film se révèle d’une beauté visuelle époustouflante. Décors, costumes d’époque, ambiance, on en prend plein les yeux avec des millions de couleurs, des espaces gigantesques magnifiquement représentés et un sens du détail travaillé. On a rarement atteint un tel niveau de contrôle des images avec une technologie avancée et c’est tout à l’honneur de Lurhmann dont l’amour pour les gobilles des spectateurs n’est plus à présenter. On se rapproche de la perfection du Barry Lyndon de Kubrick dans la recherche de la photographie, même s’il s’agit ici, au contraire des images figées du chef d’oeuvre sus-nommé, de donner l’impression de vie et mouvement perpétuel des images.

Techniquement, c’est tout aussi bluffant. Tout va à 3000 à l’heure (comme cette scène survoltée dans la voiture de Gatsby entre lui et son nouveau voisin), tout est fait pour que l’image soit rythmée (ce notamment grâce au rôle très important des majordomes dans les maisons), la caméra donne l’impression de flotter, avec une souplesse qui fait du bien. Niveau réalisation, rien à redire donc.

On est pile dans ce qu’on attendait de Luhrmann dans ce monde orgiaque. Les scènes de fêtes rappellent ses précédents films et notamment la party dans Romeo + Juliette, en remplaçant le côté drogue dure des années 90 par l’alcool et l’ivresse période prohibition. Du même coup, c’est un peu moins rapide mais plus fastueux, plus grand, plus enivrant.
Moins malsain et plus bon enfant.
Autre différence, là où il emmenait le monde de Vérone dans notre époque, il semblerait ici qu’il fasse le contraire en faisant voyager la technologie du cinéma et la musique actuelle dans les années 20. Alors oui, la musique électronique d’un Will.i.am dans une fête à costumes Al Capone, ça fait bizarre, mais par un tour de passe-passe, on y croit vraiment.
D’ailleurs, la bande son (qui mérite un article séparé avec une chronique très bientôt) joue un rôle primordial ici. Elle supporte l’image, lui donne une profondeur supplémentaire. Le travail de Lurhmann avec Jay-Z pendant plus de deux ans a été titanesque et le côté baroque-hiphop-jazz-électro se joint magnifiquement au reste. Au passage on notera que l’ami Jay-Z/Shawn Carter pose sept morceaux sur lesquels il apparait (à lui ou en feat) sur tout le film. Le mec contrôle le monde, c’est définitif.

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Tant qu’il y a de la vitesse, du visuel, de l’auditif, tout ça sur un ton épique, le film est génial. Malheureusement, on perd un peu de tout ça dans la seconde partie, une fois tout installé. Lorsque le rythme ralentit, on sent des longueurs inaperçues jusque là. Notamment la scène dans l’hôtel avec le duel Gatsby vs Tom Buchanan un peu trop longue ou le retour dramatique en voitures.
Mais ce n’est pas le cas de toutes les scènes dite « calmes ». Celle du thé par exemple est particulièrement réussie à l’aide d’un procédé humoristique de la loose dans lequel on a pas forcément l’habitude de voir DiCaprio évoluer et qui mériterait peut être de s’y pencher un peu plus.

D’ailleurs Leo est parfait dans ce rôle de flambeur amoureux où il n’a pas besoin d’en faire des tonnes pour être convaincant. Son charisme qui devient de plus en plus naturel avec l’âge fait tout, et le mec évolue désormais en roue libre. La première séquence où il apparait verre à la main, large sourire place le talent du gars au-dessus de la concurrence de sa génération.
Pareil pour Tobey Maguire (son meilleur poto dans la vraie vie avec leur clan du « Pussy Posse » dans les années 90) pile poil dans le ton dans la peau du mec omniscient de l’histoire, discret, voyeur, qui tient la chandelle mais indispensable. Il faut dire que « Peter Parker » a la gueule de l’emploi pour ce genre de prestation.

Luhrmann a peut être abandonné ici son côté fou furieux et indiscipliné qui plaisait (ou au contraire rebutait totalement) mais s’offre un film lisse-épique de tout tout (oui, deux tout) premier ordre. Un peu comme David Fincher et son Benjamin Button… lui aussi adapté, au passage, d’un écrit de Francis Scott Fitzgerald.

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