Je vous ai présenté ici il y a peu d’Anouk Aïata avec une chronique de son premier album intitulé La femme mangeuse des nuages du ciel.
Ayant beaucoup apprécié le disque, c’est avec un réel plaisir que j’ai rencontré la chanteuse et son binôme Amos Mâh pour discuter de sa création.
J’espère que cela vous donnera envie de découvrir leur univers si ce n’est pas déjà fait.
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Bonjour tous les deux,
Votre premier album est sorti il y a quelques semaines maintenant, pour commencer, pouvez-vous nous dire si vous êtes contents de l’accueil ?
Anouk : Oui, nous sommes contents de l’accueil. Maintenant, cela ne fait pas encore un mois qu’il est sorti et donc pour nous ça reste encore assez frais. On attend maintenant de voir l’accueil direct en écumant les salles de France.
Amos : Là où nous sommes contents, c’est que les gens qui ont fait des papiers, on a vraiment l’impression qu’ils ont eu un coup de cœur et ça nous fait vraiment plaisir. Nous n’avons pas encore eu pour l’instant de papier « tièdes », c’est soit chaud, ou parfois froid, mais c’est ce qu’on voulait, faire quelque chose de fort.
Avec ce disque on se balade entre folk et country, est-ce que cela vous ressemble ce mélange des styles ?
Anouck : C’est nous. C’est ça aussi qui peut en perdre certains peut-être, mais c’est notre truc et on n’en démord pas. On écoute beaucoup de style et on adore ça et ça nous a beaucoup inspiré. On a voulu faire de la chanson française qui soit métissée.
Amos : Nous sommes des gens curieux et nous ne nous sommes jamais installés dans un genre musical fermé. Nous avions chacun un mélange de départ, nous l’avons mélangé pour en faire un super mélange.
Anouk : Cette pluralité, c’est la chose qu’on voit le plus défendre car certains sont un peu stoïques en nous disant que nous n’avons pas choisi un genre. Mais moi je ne suis pas là pour me mettre des barrières.
Pareil pour la langue, vous n’avez pas voulu faire un choix ?
Anouk : Alors c’est vrai qu’on s’est beaucoup plus orienté vers le français, mais nous ne sommes pas à l’abri demain de s’orienter encore vers d’autres langues. On est très attaché à la langue française car c’est un plaisir de faire sonner cette langue. C’est très difficile, mais quand nous sommes satisfaits d’un texte et de sa mélodie, nous avons envie de le partager.
C’est un album que vous avez fait entièrement à deux, pouvez-vous nous parler un peu de la création des morceaux ?
Amos : Alors on ne se dit pas « tiens je vais écrire un texte, et toi tu vas faire la musique ». Nous n’avons pas du tout de règles, parfois on arrive avec une esquisse de texte et l’autre le termine. Parfois on se retrouve chez Anouk ou chez moi, on se met autour d’une feuille blanche, et on arrive à faire quelque chose. Pour la musique, Anouk est dotée d’un génie mélodique que moi je n’ai pas, parfois j’arrive juste avec quelques accords et Anouk mais une superbe mélodie dessus.
Anouk : Nous sommes très complémentaires, moi je n’ai pas appris le solfège et Amos et un très bon technicien. C’est vraiment une super rencontre entre deux plumes et de musiciens, et c’est pour ça vraiment que nous sommes tous les deux aujourd’hui pour parler de ce disque.
Bien que nous évoquions qu’il y ait plusieurs styles sur cet album je l’ai trouvé très cohérent, y avait-il plus de chansons que cela au départ pour arriver à ce résultat ?
Anouk : Oui nous avons écrits beaucoup de chansons sur deux années à peu près. Quand nous sommes arrivés à la maison de disques, nous devions avoir entre 25 et 30 textes et musiques sous le coude. On n’en a présélectionné 15 avant d’aller en studio et on a fini par en choisir 11. Je ne considère pas que les autres soient abandonnées, elles hibernent et on les réveillera peut-être un jour. Mais c’est vrai que le choix des titres a été très dur.
Amos : Certaines étaient évidentes, à l’inverse il y en avait que, nous, nous ne sentions pas prête au final, et il y en a une bonne dizaine pour laquelle nous avons eu du mal à nous dire qu’elles ne seraient pas sur cet album.
Anouk : Et puis sur scène, on ne s’empêche pas non plus de proposer de temps en temps des titres qui ne sont pas sur l’album. La scène c’est quand même un moment unique, donc autant gratifier les gens qui sont venus nous voir de quelques petits cadeaux.
J’ai beaucoup aimé aussi sur ce disque la petite incursion Yé-yé qui m’a presque fait penser à Itsi bitsi petit bikini de Dalida, ca vous irait comme rapprochement ?
Anouk : Ca me va super bien. Moi Dalida c’est une grosse influence car elle avait autant des chansons très légères que d’autres qui te faisaient pleurer. Merci c’est une belle référence.
Je voulais vous demander aussi, si cela ne vous dérange pas, de me dire s’il y a une signification au titre de cet album ?
Anouk : La femme mangeuse des nuages du ciel ça donne un côté grand chef indien, les nuages c’est le rêve, l’évasion et puis à Aïata, pour être carré, cela veut dire la femme mangeuse des nuages du ciel en maori.
Ce côté « Indien » on le retrouve également avec certains titres du disque et sur la pochette, vous impliquez-vous aussi dans le côté visuel ?
Anouk : Oui, et on va l’être de plus en plus. Il y a une chose dont j’ai pris conscience en signant dans une maison de disques, c’est que l’image et également super importante, Et le plus possible qu’on la contrôlera, le plus possible on l’assumera.
Amos : Nous au départ ce n’était pas du tout notre truc mais cela s’est imposé à nous de fallu que du coup on devient très attentif à ça.
Vous avez eu également l’occasion de présenter ses titres sur scène, comment ça s’est passé ?
Amos : La scène c’est vraiment la vie pour nous, c’est le moment où on peut vraiment partager ce qu’on fait avec des gens en face de nous. On reçoit énormément, est ce qui est bien dans les petites salles comme Les trois Baudets c’est que tu peux presque prendre ton public dans les bras et tu peux dialoguer. On espère vraiment que cela va durer et qu’on aura de nombreuses dates. Normalement il y a une belle tournée qui se prépare pour la rentrée.
Anouk : On aime ces moments de partage, et pour nous ces moments une récompense de voir que ce côté atypique du projet à trouver une résonance chez les gens.
Le Mediateaseur remercie Anouk Aïata et Amos Mâh pour cette rencontre faite en toute décontraction.
L’album La femme mangeuse des nuages du ciel est disponible dans les bacs, n’hésitez vraiment pas à y jeter une oreille attentive. Et pour connaître les prochaines dates sur scène, vous pouvez cliquez ici.
Nous vous laissons avec le clip du single Pourquoi regardes-tu la lune ?