Dans cette exposition intitulée Menteur, Menteur, il est bon de se référer à la très bonne présentation faite par la Galerie Linz. Guide des œuvres exposées, elle discerne quatre séries qui orientent notre appréciation.
Accueillis par les Géants, nous allons rencontrer sur des petits formats, des groupes d’individus crayonné au stylo, en mouvement, qui sur fond d’une tâche colorée sont en route vers un lieu précis, souvent en emportant une valise ou un sac. On devine leur liens parfois : des familles, des couples ; le lieu où ils se trouvent (certains portent des bonnets, et l’un d’entre eux possède des skis) ; et l’on constate leur interaction les uns avec les autres (notamment dans un des dessins où deux groupes se croisent, les uns face à nous, les autres de dos, tous affichent un regard étonné), avec le décor (certains investissent l’espace de la tâche d’encre en cherchant à s’y hisser ou en l’ayant escaladée).
Les personnages interagissent sur plusieurs dimensions : ils sont présents à l’intérieur du dessin, souvent sur plusieurs plans que distingue Anne Lacouture, à plusieurs niveaux devant la tâche, sur elle, ou en elle. Elle joue à étager ses personnages, en leur créant pour l’occasion des petites estrades pour les mettre en scène. Mais ils sont aussi présents dans la scène qu’ils sont en train de représenter et nous font passer à l’intérieur. Ils se projettent plutôt bien aussi à l’extérieur du dessin, en nous impliquant de leurs expressions et de leur regard, invitant le spectateur à participer à la scène. C’est presque notre interprétation qui est jouée sur le papier. On s’amuse à la vue de la petite fille qui pleurniche trainant derrière le cortège d’une foule compacte ou d’autres qui escaladent la tâche avec des piolets et des cordes.
Une très belle exposition, à voir jusqu’au 25 mai 2013
Menteur – menteur
Anne Lacouture
Galerie Linz
40 rue Quincampoix
75004 Paris