La fonction des claquettes dans un spectacle ne doit pas être purement ornementale... Elles doivent jouer un rôle dans le spectacle, lui apporter quelque chose de particulier. C’est dans ce sens que les deux formes d’expression artistique peuvent étroitement collaborer.
Dans son œuvre fondatrice, « Sur la route », l’écrivain Jack Kérouac, apôtre de la génération beatnick, en même temps qu’il relate ses voyages au travers des Etats-Unis, part en quête d’un nouveau langage, « le beat », marqué par un rythme particulier, fondé sur des associations de sons et de mots proches de la réalité observée. La pièce « Jack Kérouac sur la route et sur les planches », réécriture de ce récit, utilise le motif des claquettes dans ce sens.
Ainsi, le rythme du train qui quitte la gare, se lance à la conquête des territoires immenses du « wild », roule, ralentit est-il souligné par la voix du narrateur doublée du ballet de claquettes...
Jack : Le train qui passe, boum, boum... L’énorme fracas de la machine noire… La route qui tape, tic, tac, tic, tac... Les hommes rouges et barbouillés sur la loco, ouah, ouah... Les conducteurs cyniques aux compteurs de vitesse, Cadillac, Pontiac, Ford Mustang, vroum, vroum... Tout défile à toute allure, gratch, gratch… Le monde entier défile… Rocs de l’étrange nuit tout illuminés… shit, shit, tic, tac, vroum, vroum, gratch, gratch…
Les danseurs portent des tenues en rapport avec la légende de l’ouest. Ils simulent des voyageurs à bord de la locomotive, mise en abyme du spectacle à venir...