On dénombre environ 100 impacts par seconde d'éclairs sur la Terre. On se demande toujours ce qui déclenche les éclairs dans les orages. Les analyses et études ont montré jusqu'à présent que les champs électriques présents au sein des orages ne manifestaient à peu près qu'un dixième de la puissance nécessaire pour qu'un éclair se produise.
C'est un mystère.
Il y a une vingtaine d'années de cela, un physicien russe, Alex Gurevich, de l'académie russe des sciences à Moscou, a suggéré que le déclencheur des éclairs pouvait venir de l'espace : les rayons cosmiques. En effet, les particules qui frappent la Terre ont un grand impact énergétique. Cette explication a été fortement débattue par la suite.
Lorsque ces rayons cosmiques frappent les molécules d'air, cela peut libérer d'énormes quantités d'électrons. L'idée est que ces électrons vont frapper ensuite d'autres molécules selon une réaction en chaîne. Les calculs initiaux semblaient montrer que des rayons cosmiques très énergétiques étaient nécessaires. Or, ils sont plutôt rares. Les orages ne pourraient donc pas manifester autant d'éclairs selon ce principe.
La réponse à ce petit mystère serait que les orages possèdent de grandes quantités de gouttelettes d'eau chargées ainsi que des petits blocs de glace. Avec ces conditions, des rayons cosmiques 10 000 à 100 000 fois plus faibles que prévu pourraient générer des cascades d'électrons suffisantes pour qu'un éclair se forme. Cela correspondrait à la fréquence du nombre d'éclairs constatés.
Gurevich et son collègue Anatoly Karashtin ont passé beaucoup de temps à analyser les pulsations radio d'environ 3800 éclairs tombés en Russie et au Kazakhstan. La nature de ces éclairs semble bien indiquer qu'ils proviennent des électrons d'une réaction en chaîne provoquée par les rayons cosmiques.
Afin de confirmer ou d'infirmer cette théorie, il faudrait élaborer des mesures concomitantes des pluies de particules énergétiques produites par les rayons cosmiques ainsi que des enregistrements des pulsations radio des éclairs. Des expériences de ce genre sont actuellement menées dans différents points du globe.