C’est en ces moments d’errance et d’exil qu’il y a nécessité âpre de la musique ; mais celle-ci nous fuyait ou n’arrivait plus à soumettre ce monde,
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Et alors nous avons compris : la Chine est partout où l’interrogation erre, et nous nous sommes résumés à un point de l’espace où toute musique se laque d’eaux perdues dans les milles mirages de la mer – et y convergent les miels lactés d’une alarme immobile.
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Dieu, c’est le vent, dans l’espace de la musique ; celle qui chante et sait relier en sa caresse uniforme.
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Dieu était partout – où il est demeuré d’ailleurs : dans l’espace de la musique, celle que toute oreille a entendue – avant d’avoir un nom à soi, avant qu’on nomme même la musique, dans la plus pure réminiscence.
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Nos mains cherchaient cette vaine géométrie des mots qui nous avait tant rassérénés jadis. La joie nouvelle exigeait le grand large, celui de Dieu, celui de la musique froide – étendue vaste, plaquée, déployée, où les horizons s’allient aux eaux sourdes de la mer, où aucun oiseau de rivage n’a même rêvé d’un voyage pour soi, ni d’errance au soleil.
(Ces citations sont tirées du recueil de poèmes L’espace de la musique, publié aux Éditions Triptyque.)
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