Marché européen du carbone : Delphine Batho pour le gel des quotas

Publié le 16 mai 2013 par Lenergiedavancer @Fil_energie

A l’occasion de la parution d’une tribune sur la transition énergétique rédigée avec son homologue allemand, la ministre de l’Energie et du Développement Durable Delphine Batho a apporté son soutien sans faille à la proposition de la Commission européenne de geler 900 millions de tonnes de quotas de CO2 au cours des 3 prochaines années. Une proposition que le Parlement européen vient de rejeter. Mais l’assemblée devra se prononcer à nouveau sur cette demande dès le mois de juillet, à la demande de la Commission Environnement.

Le marché européen des quotas de CO2, considéré comme le principal instrument de l’Europe pour réduire ses émissions polluantes et dont le modèle a déjà été repris dans plusieurs pays étranger, est en panne.

Le prix de la tonne de CO2 s’est écroulé. A seulement 3 euros la tonne émise, les industriels non plus aucun intérêt à investir dans des technologies de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

En raison du ralentissement économique, bon nombre de quotas de CO2 en vente sur le marché ne sont plus utilisés (entre 1 et 2 milliards). Ce déséquilibre a entraîné la chute du prix de la tonne de CO2, encore à 10 euros il y a un an.

La Commission propose donc  de retire des quotas du marché, pour faire remonter le prix de la tonne de CO2 et rendre le mécanisme à nouveau efficace et incitatif.

Une proposition soutenue fermement par Delphine Batho et son homologue allemand Peter Altmaier :

«  Nous devons renforcer le système communautaire d’échange de quotas d’émission qui permet de fixer un prix au carbone et constitue l’un de nos principaux instruments pour réaliser la transition énergétique et écologique. Le marché carbone constitue aussi un grand succès d’exportation et a déjà inspiré d’autres pays. Le système est cependant devenu largement inefficace. C’est pourquoi nous soutenons énergiquement un gel des quotas à titre exceptionnel ».

D’après les experts cités par le Point, une réduction de 8,5 à 6,5 milliards des quotas mis en vente entre 2013 et 2020 permettrait de faire remonter le prix de la tonne de CO2 émise entre 15 et 20 euros.

Ministres français et allemand n’excluent pas des réformes ultérieures, si le gel des quotas s’avérait insuffisamment efficace.  « Il nous faudra aussi raréfier de manière durable les quotas d’émission. Nous ferons en outre un bilan critique afin de déterminer si cela suffit afin de renverser l’inquiétante tendance vers un retour au charbon dans la production d’électricité classique ».