Résumé de l’éditeur :
Le Roman du mariage est l’histoire de trois étudiants américains, une fille et deux garçons, qui se rencontrent à l’université de Brown, au début des années 80. Ensemble, ils découvrent avec exaltation la littérature, le sexe, Roland Barthes et les Talking Heads. Madeleine tombe sous le charme de Leonard, Mitchell tombe sous le charme de Madeleine. Tel un personnage de Jane Austen, la jeune femme se retrouve au cœur d’un dilemme, entre l’amant maniaco-dépressif et le gendre idéal attiré par la spiritualité.
Mais l’Amérique de Reagan n’est pas l’Angleterre victorienne, et l’amour n’a plus le même sens. Le vrai sujet de ce livre est peut-être celui du passage à l’âge adulte. Madeleine, Leonard et Mitchell sont les héros d’une nation d’adolescents hypersexués et idéalistes. Comme les sœurs Lisbon de Virgin Suicides ou l’hermaphrodite de Middlesex, Madeleine fait l’apprentissage de la féminité en perdant son innocence, sans renoncer pour autant à toutes ses illusions.
Acclamé dans le monde entier, ce nouveau livre de Jeffrey Eugenides, dix ans après Middlesex, réinvente l’idée même d’intrigue conjugale. D’un classique triangle amoureux, Eugenides tire un roman magistral, une comédie dramatique étincelante qui est aussi le portrait d’une génération.
Mon avis :
On suit la construction et la déconstruction de ces 3 personnages, la déconstruction de l’amour, au travers de leur vie mais aussi au travers de leurs lectures et de l’influence des auteurs sur leur vie. Jane Austen et Tolstoï n’abordent évidemment pas le thème de l’amour de la même façon que Barthes.
Les trois jeunes suivent des cursus différents ; l’un étudie la biologie, l’autre la théologie et Madeleine la littérature. Mais leurs explorations et leur quête se recoupent. Pour se trouver, Mitchell va partir en Europe puis en Inde. Mais Madeleine ne quittera pas son esprit pour autant. Madeleine, éperdument amoureuse de Léonard parviendra-t-elle à le sauver de sa pathologie maniaco-dépressive. Léonard entrainera-t-il Madeleine dans sa chute ou parviendront-ils à surmonter leurs problèmes à force d’amour ? Le tout dans une ambiance estudiantine des années 80. Un roman sur la passion, à la fois envahissante et à la fois « disséquée ». L’amour se comprend-il via les livres et les analyses ou par le fait de le vivre ? C’est un roman que j’ai beaucoup aimé. Il allie la passion de la littérature et l’analyse des êtres et des sentiments. C’est également le reflet d’une époque. Peut-être la pathologie doit souffre Léonard est-elle un peu trop expliquée, mais je ne sais même pas. Pour ma part j’ai trouvé cette incursion dans la psychologie passionnante.
Citations et extraits :
p. 67 « Elle attendait d’un livre qu’il l’emmène dans des endroits où elle n’était pas capable d’aller toute seule. »
p. 97 « Et c’est durant cette période que Madeleine compris vraiment en quoi le discours amoureux était d’une extrême solitude. La solitude était extrême parce qu’elle n’était pas physique. Elle était extrême parce qu’on la ressentait alors qu’on était en compagnie de l’être aimé. Elle était extrême parce qu’elle était dans votre tête, le lieu le plus solitaire qui soit. »
Le roman du mariage de Jeffrey Eugenide. Éditions de l’Olivier
Date de parution : 03/01/2013