J'avais déjà pointé sur ce blog des anomalies sur des livres patrimoniaux sur Gallica.2e épisode. Une recherche que je fais sur Gallica, Mathias Sandorf (Jules Verne, 1885), pour l’édition d’un article sur la cryptographie (figure dans ce roman un bel exemple illustré par Verne de clef par transposition), me donne une foule de résultats mais pas ce que je souhaite, à savoir l’édition originale ou une édition suffisamment ancienne (ce qu’on s’attend à trouver sur Gallica).
Je fais une recherche avancée (Mathias Sandorf [titre] + Jules Verne [auteur]) pour affiner ce résultat fort peu satisfaisant, voici (image ci-dessus). Il existe donc 4 exemplaires numériques de cet ouvrage sur Gallica. Voyons un peu ce qu’il y a, puisqu’il n’y a pas ce que l’on cherche [quand on n’a pas ce que l’on aime, il faut aimer ce que l’on a] :
1) deux rééditions issues du portail Izibook (2005 et 2008). Qu’il y ait deux éditions 2005 et 2008 ne me chaut guère, je ne vais pas sur Gallica pour connaître l’historique des éditions sur e-book (peut-être dans cent ans, sera-t-il aussi intéressant de connaître les différentes éditions e-book de 2005 et 2008 que les rééditions d’origine de Mathias Sandorf – en tout cas en 2013 ce n’est pas très intéressant). Izibook me renvoie sur Didactibook, où je dois m’inscrire pour télécharger un PDF (grauit, heureusement). Une recherche Google me fait arriver beaucoup plus vite sur un site personnel israélien qui a déjà téléchargé l’e-book et l’a mis en ligne sans inscription. Donc finalement ç’a été plus facile d’y arriver par Google que par Gallica. Sauf que l’édition ancienne sur Gallica, ç’aurait été une forme d’authentification du texte.
2) Une édition du 14 mars 2013 (chouette, super-récente ) de Biberbook sur portail immateriel.fr. Exactement le même topo que ci-dessus.
3) Enfin, une édition de la Library of Congress, perdue au milieu de tout cela (programme partenaires BnF): cette fois-ci c’est bien un livre d’époque (1885), mais c’est la traduction en anglais…
Résumons cette expérience. Sur Gallica, je m’attends à trouver le livre patrimonial d’origine. Je ne le trouve pas. Je trouve trois versions d’e-books récents. Dont deux (2005 et 2008) du même "rééditeur". Les trois versions financées avec le soutien du programme CNL/SNE (taxe copie privée sur les photocopieurs/numériseurs). Quel intérêt à trouver sur Gallica toutes ces versions : Gallica se transforme-t-il en portail de recherche d’e-books émanants du secteur privé ? Et pourquoi le programme CNL/SNE en vient-il, d'ailleurs, à financer plusieurs numérisations/ rééditions d’un même ouvrage ?
Merveilles du partenariat privé-public culturel à la française ! J’attends vos réponses et commentaires, notamment de la part de Gallica (je ne demande qu’à m’être trompé, mal avoir compris, pas saisi l’intérêt – convainquez-moi !)