Evolution scintigraphique des métastases osseuses métachrones traitées. A. Scintigraphie osseuse en 2006 montrant des lésions des scapulas et du grill costal. B. Scintigraphie osseuse en 2007 montrant un aspect stable des lésions. C. Scintigraphie osseuse en 2008 montrant une progression. In Médecine Nucléaire Volume 36, Issue 10, October 2012, Pages 574 - 581
Source iconographique et légendaire: http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0928125812003865
L’acide zolédronique diminue les événements au niveau du squelette chez des patientes atteintes d’un cancer du sein, mais des préoccupations ont été exprimées à propos de son administration mensuelle prolongée. Nous avons étudié l’efficacité et la sécurité de l’administration à fréquence diminuée d’acide zolédronique chez des femmes précédemment soumises à une administration mensuelle d’acide zolédronique.
Nous avons effectué cet essai de non-infériorité de phase 3 dans 62 centres en Italie. Nous avons recruté des patientes atteintes de cancer du sein, montrant une ou plusieurs métastases osseuses, et qui avaient déjà suivi un traitement d’administration mensuelle d’acide zolédronique sur une durée de 12-15 mois. Les patientes ont été réparties de manière aléatoire en deux groupes (1:1) à l’aide d’un système de permutation par blocs (de taille quatre à huit) pour établissement du tableau de randomisation, stratifiées par centre ; afin de recevoir soit 4 mg d’acide zolédronique une fois toutes les 12 semaines, soit 4 mg d’acide zolédronique une fois toutes les 4 semaines. Ces patientes ont été suivies pour au moins une année. À la fois les patientes et les investigateurs avaient accès au tableau de randomisation. Le critère principal mesuré était le taux de morbidité squelettique (nombre d’événements liés au squelette par patiente et par an) dans la population en intention de traiter. Nous avons utilisé une marge de non-infériorité de 0,19. (…)
Nous avons examiné 430 patientes et en avons recruté 425; 209 d’entre elles ont été assignées au groupe 12 semaines, et 216 au groupe 4 semaines. Le taux de morbidité squelettique était de 0,26 (Intervalle de Confiance – IC – 95% 0,15-0,37) dans le groupe 12 semaines versus0,22 (0,14-0,29) dans le groupe 4 semaines. La différence intergroupe était de 0,04 ; et la limite supérieure unilatérale sur l’intervalle de confiance à 97,5% était de 0,17 ; valeur plus basse que la valeur de marge de non-infériorité. Les événements indésirables de grade 3-4 les plus fréquents étaient douleur osseuse (56 [27%] patientes dans le groupe 12 semaines versus 65 [30%] dans le groupe 4 semaines), nausée (24 [11%] versus 33 [15%]), et asthénie (18 [9%] versus 33 [15%]). Des événements indésirables au niveau rénal sont survenus chez une patiente (<1%) dans le groupe 12 semaines versus deux (1%) dans le groupe 4 semaines. Une patiente (<1%) du groupe 4 semaines a montré une insuffisance rénale aiguë. Une ostéonécrose de la mâchoire est survenue chez quatre patientes du groupe 12 semaines versustrois du groupe 4 semaines. Aucun décès relié au traitement n’a été relevé. Les changements de concentration en télopeptide médian N-terminal à partir de la ligne de base étaient plus importants dans le groupe 12 semaines que dans le groupe 4 semaines, après une année de traitement (12,2% versus0,0% ; p=0,011).
Nos résultats font émerger la possible option de diminuer les doses d’acide zolédronique, en appliquant le régime d’administration du médicament à la fréquence d’une fois toutes les 12 semaines au cours de la deuxième année, tout en maintenant les effets thérapeutiques. Cependant, les effets sur le télopeptide N-terminal devraient être l’objet d’investigations plus poussées avant tout amendement des lignes directrices de pratique clinique. Prof Dino Amadori MD et al, in The Lancet Oncology, Early Online Publication, 16 May 2013
Financement: Novartis Farma
Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ