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Ces hommes politiques condamnés puis réélus

Publié le 16 mai 2013 par Aurelinfo

par-1455865-jpg_1338084-copie-3.JPGEmporté dans une tempête médiatique et judiciaire après la révélation par Médiapart de l'existence d'un compte en Suisse lui appartenant, Jérôme Cahuzac a été contraint de renoncer à son siège de député de la 3e circonscription du Lot-et-Garonne. Mais l'ancien ministre de l'Économie et des Finances réfléchirait actuellement à la possibilité de se présenter à sa propre succession à l'Assemblée nationale en tant qu'indépendant. S'il était réélu dans son ancienne circonscription, il ne serait pas le premier homme politique à se faire pardonner ses errements judiciaires par les électeurs. Dans les années 90, on parlait même de primes à la casserole pour désigner un phénomène aussi répandu à gauche qu'à droite, mais qui semble épargner les femmes.


Gaston Flosse (Divers droites)
À 81 ans, le CV judiciaire du futur président de la Polynésie est énorme. Celui qui considère Jacques Chirac comme son frère a notamment été condamné pour complicité de tenue illicite de maison de jeux, prise illégale d'intérêts, détournement de fonds publics, obstacle à l'exercice des pouvoirs des magistrats, destruction de preuves...
Pourtant, ses démêlés avec la justice ne semblent pas avoir entamé la popularité du sénateur de 81 ans qui sera bientôt officiellement installé dans ses fonctions de président du territoire, lorsque les représentants de l'Assemblée territoriale éliront le chef du gouvernement local. Le vote s'annonce sans suspense, car sa liste, Tahoeraa Huiraatira, a remporté les élections territoriales dimanche dernier en Polynésie.


Patrick Balkany (UMP)
Son affaire la plus célèbre remonte à mai 1996, et sa condamnation (décision confirmée en appel) à quinze mois de prison avec sursis, 200 000 francs d'amende et deux ans d'inéligibilité. Alors qu'il était maire de Levallois-Perret, il avait rémunéré aux frais du contribuable entre 1985 et 1995, trois personnes désignées comme des employés municipaux, mais qui ne s'occupaient que de ses résidences personnelles.
Afin de "chercher la paix et se faire oublier", il s'est exilé à Saint-Martin (Antilles françaises), ou il s'est fait passer pour le directeur de la radio locale RCI2 qui a également porté plainte contre lui. Revenu en métropole et réélu en tant que maire de Levallois depuis 2001, Patrick Balkany a encore eu affaire à la justice pour avoir accusé la communiste Anne Mandois, lors d'un conseil municipal, d'avoir utilisé des fonds publics dans l'intérêt d'un parti politique ou pour son intérêt personnel. Une intervention qui lui a valu d'être condamné à une amende de 1 500 euros en 2003.
En juin 2012, son adversaire aux législatives, le socialiste Gilles Catoire, a déposé une plainte pour "menaces et violences par une personne dépositaire de l'autorité publique sur une personne dépositaire de l'autorité publique" après que son rival de la 5e circonscription des Hauts-de-Seine a tenté de l'agresser physiquement devant le palais des sports de Levallois.
En plus de ces affaires, des accusations de viol et d'agression sexuelle ont également terni son image. En 1996, il aurait menacé sa maîtresse de l'époque, une conseillère municipale à Boulogne-Billancourt, avec une arme de poing, pour que celle-ci lui fasse une fellation. Après avoir porté plainte pour "viol et menaces avec armes", elle s'est finalement rétractée. En mars 2010, Marie-Claire Restoux, à l'époque conseillère municipale UMP de Clichy (Hauts-de-Seine), l'avait accusé sur RMC d'avances sexuelles répétées.
Ces scandales et accusations à répétition n'ont pas empêché Patrick Balkany de rester indéboulonnable dans son fief de Levallois ou il a été élu quatre fois maire et dans les Hauts-de-Seine ou il a été élu cinq fois député. Aujourd'hui, il occupe encore ces deux fonctions.


Harlem Désir (PS)
En 1998, l'actuel premier secrétaire du PS est condamné à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d'amende pour recel d'abus de biens sociaux. De novembre 1986 à octobre 1987, il a reçu un salaire fictif mensuel de 10 500 francs de l'Association régionale pour la formation et l'éducation des migrants. Il est élu député européen un an plus tard et conseiller municipal à Aulnay-sous-Bois en 2001. En 2004, à la tête de la liste du PS pour la région Ile-de-France pour les élections européennes, il est réélu et promu vice-président du groupe parlementaire du Parti socialiste européen, puis encore réélu en 2009.


Jean-François Mancel (UMP)
Il a été condamné en 2000 pour "prise illégale d'intérêts" avec la société de communication Euro2C, puis relaxé en 2001 par la cour d'appel. Après la censure de l'arrêt par la Cour de cassation, il est condamné en 2005 par la cour d'appel de Paris à 18 mois de prison avec sursis, 30 000 euros d'amende et dix ans d'inéligibilité. En 2006, la cour d'appel de Paris annule son inéligibilité, tout en confirmant sa condamnation avec sursis et son amende. Mais ces casseroles n'empêchent pas Jean-François Mancel d'être tranquillement réélu président de la Communauté de communes du Pays de Thelle en 2001, puis d'être élu député de l'Oise en 2002 et réélu en 2007.


Jacques Mellick (PS)
Maire de Béthune de 1977 à 1996 et député du Pas-de-Calais de 1978 à 1996, Jacques Mellick démissionne de ses fonctions en 1996 après avoir été condamné pour "témoignage de complaisance" dans l'affaire OM-Valenciennes. En 2002, suite à l'invalidation de l'élection du maire sortant, il est réélu maire de Béthune dès le premier tour.


Pierre Bédier (UMP)
Pierre Bédier a été condamné en 2006 à 18 mois de prison avec sursis, 50 000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité pour corruption passive et recel d'abus de biens sociaux. Pourtant, il a été réélu président du Conseil général des Yvelines en 2008 après un premier appel suspensif puis démis de ses fonctions après que la cour d'appel a confirmé sa condamnation en 2009.


Henri Emmanuelli (PS)
Il a été condamné à 18 mois de prison avec sursis et deux ans de privation de ses droits civiques en tant que trésorier du PS en 1997 pour complicité de trafic d'influence dans l'affaire Urba. Par la suite, il a été réélu député PS des Landes en 2000 et président du conseil général des Landes en 2001.


Alain Juppé (UMP)
Alain Juppé a été au coeur du scandale du financement occulte du RPR par des emplois fictifs de la ville de Paris. En 1999, il est mis en examen pour "abus de confiance, recel d'abus de biens sociaux, et prise illégale d'intérêts" pour des faits commis en tant que secrétaire général du RPR et maire adjoint de Paris aux finances, de 1983 à 1995. Le 30 janvier 2004, il est condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et à une peine de dix ans d'inéligibilité. La cour d'appel réduira la sanction à quatorze mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité. Dans cette affaire, il a été considéré par de nombreux commentateurs comme un bouc émissaire qui payait les pots cassés à la place du président Jacques Chirac. Sa condamnation a interrompu son mandat de député de Gironde ainsi que celui de maire de Bordeaux. Mais il a été réélu maire de la ville en 2006 et occupe toujours cette fonction.

Source : Le Point


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