On a bien le droit d’être de bonne humeur…même si cela peut parfois donner meilleur appétit.
C’est le cas, suggère cette étude de l’Université de Maastricht, chez des mangeurs dits « émotionnels » qui vont avoir tendance à manger plus quand ils sont de joyeuse humeur. Ces conclusions, présentées dans la revue Appetite, viennent confirmer que le contrôle des émotions est un facteur important dans le contrôle du poids. Mais l’effet d’une bonne ou mauvaise humeur sur l’apport calorique reste toujours à démontrer.
De » l’émotionalité alimentaire » sur le surpoids : L’idée reçue est que les mangeurs émotionnels mangent plus quand ils sont d’humeur négative, mais cette étude fournit des preuves, bien que limitées, que ce n’est pas toujours le cas. Ainsi, certains d’entre nous vont « se consoler », à la fin d’une journée difficile, avec une plaque de chocolat ou une pizza. Une récente étude, issue des données de la cohorte NutriNet-Santé et publiée dans l’American Journal of Clinical Nutrition a montré que manger sous le coup de l’émotion fait grossir ou du moins est associé à un risque de surpoids plus important. L’étude soulignait la fréquence de ce comportement chez les femmes et chez les personnes suivant un régime amaigrissant. Un » effet » qui existe aussi chez les hommes, mais dans une moindre mesure.
La bonne ou la mauvaise humeur ? L’étude a été menée en laboratoire avec 86 étudiants, âgés en moyenne de 26 ans, évalués mangeurs émotionnels ou non-émotionnels, et à qui ont été présentés des clips vidéo pour entraîner, soit une humeur positive, soit négative, soit neutre. L’évaluation de la santé mentale, du rapport émotionnel à la nourriture et des comportements alimentaires a été effectuée par un questionnaire (hollandais) reconnu, le Dutch Eating Behaviour Questionnaire (DEBQ).
Les limites de l‘étude sont, bien sûr, la faiblesse de l’échantillon et ses conditions, en laboratoire, très éloignées de la vraie vie. Les chercheurs ont ensuite évalué l’apport calorique (chips et chocolat), consommé en regard de l’humeur de chaque participant.
· Les mangeurs dits « émotionnels » d’humeur positive ont augmenté significativement leur consommation de nourriture par rapport aux mangeurs émotionnels d’humeur neutre.
· L’humeur négative, en revanche, n’a aucun effet sur la consommation alimentaire des étudiants qu’ils soient émotionnels ou non émotionnels.
Les chercheurs concluent que les mangeurs émotionnels réagissent de manière différente aux émotions que les mangeurs non-émotionnels et suggèrent d’utiliser ces résultats pour mieux traiter l’obésité. Est-ce à dire qu’il faudrait attrister les mangeurs dits « émotionnels » ?
Mais, pour conclure sur les effets de l’humeur sur l’alimentation de plus larges études restent nécessaires. Il n’en reste pas moins que le contrôle des émotions est un facteur reconnu dans le contrôle du poids et gérer ses émotions est aujourd’hui l’une des principales conditions de réussite citées par les psychologues.
Source: Appetite online April 10 2013 doi.org/10.1016/j.appet.2013.03.017Happy eating: The underestimated role of overeating in a positive mood
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Obésité de l’enfant (1/6)
Troubles du comportement alimentaire
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