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Meurtre dans un jardin indien de Vikas Swarup lu par Emmanuel Dekoninck

Par Vive_les_betises
16 mai 2013

Un journaliste d'investigation dénonce le fonctionnement de la justice, montrant qu'elle est corrompue, car Vicky Raï, un homme aux multiples crimes et délits, se fait assassiné pendant la fête qui célébrait son acquitement pour l'affaire Rubi Gilles. La police arête six suspects en possession d'une arme à feu : le propre père de la victime qui est ministre de l'intérieur de l'Utar Pradesch, la célèbre actrice Shabnam Saxena, Muhan Coumar un homme lui aussi peu recommandable qui rêve de pouvoir, Mouna Mobile qui vol des téléphones portables, Eketi l'indigène venu recherché une pierre sacrée subtilisé à son village et enfin Larry Page, un américain lambda pas le créateur de Google, venu chercher une épouse en Inde.
Tous ces suspects ont un motif plus ou moins sérieux d'en vouloir à Vicky.

Mon avis : Un très bon roman à la fois policier, social, satirique qui montre bien le fonctionnement de l'Inde.

J'ai vraiment apprécié toute la partie de l'histoire où il y avait alternance du récit autour des six suspects : cela permettait de découvrir leurs identités, leurs vies quotidiennes, leurs aventures personnelles qui les ont finalement conduits à cette fête. Déjà dans cette partie du récit, quelques liens se tissent entre certains personnages mais l'auteur ne renforce ces liens qu'à la fête ou même un peu après.

L'intrigue policière est particulièrement construite, laissant croire à un puzzle où des pièces possibles pourraient prendre place mais l'auteur, avec de nombreux rebondissements à la fin, joue avec nos nerfs et il faut attendre le dernier chapitre pour avoir les véritables aveux du coupable. Cette partie avec tous les rebondissements fait de flash spéciaux, d'extrait d'article m'a peut-être un peu énervée : j'avais l'impressioon que cela allait trop vite, comme s'il fallait absolument finir l'histoire, lui trouver une fin déconcertante pour le lecteur.

J'ai trouvé certains personnages attachants parce que leur naiveté ou leur évolution au fil de l'histoire renforce les contrastes entre les petits méchants et les gros car c'est cela aussi que nous montre l'auteur, tous les personnages jouent avec la loi à un moment ou l'autre de l'histoire. Certaines situations font sourire tant les personnages sont parfois caricaturaux dans leur rôle de corrupteur ou au contraire de personnages qui se fait avoir, avec une impression de répétition du coup de l'arroseur arrosé.

Pour finir, quelques mots sur le lecteur : Emmanuel Dekoninck utilise parfaitement sa voix en jouant sur les graves et les aigus pour incarner les différents personnages, il joue également sur sa façon de parler en adoptant par exemple une voix posée, presque neutre lorsque c'est le journaliste qui est mis en avant, une voix plus sensuelle pour Shabnam, une voix presque enfantine pour Eketi qui s'oppose à une façon de parler "grossière" pour l'américain ou des voix beaucoup plus graves pour les personnages de Muhan et du père. Bravo !

Merci à Valérie et Enna

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