Une fois de plus, le gouvernement grec, dirigé par Antonis Samaras (Nouvelle Démocratie, droite, soutenu par le Pasok et la gauche démocratique) veut criminaliser les protestations populaires qui s’expriment en Grèce. Cette fois, c’est aux enseignants qu’il s’en prend. Alors qu’ils ont déclenché, depuis le 13 mai, un mouvement mêlant grève particulièrement suivie, manifestations et actions d’explication, les enseignants ont reçu des ordres de réquisition. Le gouvernement argue qu’en période d’examen d’entrée à l’université, leurs actions seraient des « prises d’otage » des élèves. Il oublie toutefois que, cette année, des classes n’ont pas pu ouvrir, des cours n’ont pu avoir lieu faute d’enseignants et de moyens.
Cette casse de l’enseignement est la voie que poursuit le gouvernement, avec l’appui de la troïka. Afin d’atteindre les objectifs de déficits publics, il multiplie les coupes dans les dépenses publiques. Conséquences : hausse des heures travaillées pour les professeurs fonctionnaires, multiplication du nombre d’écoles dans lesquelles ils doivent exercer, mutation forcée de 4000 enseignants au mépris de leurs vies personnelles, et non-renouvellement de 10 000 temps partiels sous contrat.
Non content d’utiliser l’arme anti-démocratique de la réquisition, le gouvernement joue les briseurs de grève et veut criminaliser le mouvement en menaçant d’arrêter les enseignants qui participeraient à la grève prévue à partir de vendredi 17 mai. C’est une grave dérive autoritaire qui se produit, une fois de plus, en Grèce, basée sur une déformation du droit constitutionnel. En effet, selon la Constitution grecque, l’adoption de ce type de mesures ne peut avoir lieu qu’en cas de trouble à l'ordre public, de catastrophe naturelle ou de menace sanitaire.
Le PCF apporte son soutien aux enseignants qui se battent pour un avenir meilleur en Grèce, une éducation pour tous, et des conditions de travail décentes.